Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le 19 novembre 2018 l’application de frais de scolarité différenciés pour les étudiants internationaux avec son programme « Choose France ».
Cette mesure qui fait débat, a été l’objet de nombreuses pétitions universitaires voire de blocages. Il s’agit essentiellement de renforcer la qualité du système universitaire français. Nul n’ignore les difficultés financières qu’ont certaines universités pour maintenir des infrastructures de qualité, des conditions de travail optimales ainsi rester attractives.
Si l’accès aux études est synonyme de quasi gratuité en France, c’est aussi parce que les familles françaises paient des impôts permettant de financer la charge étudiante, contrairement aux étudiants étrangers.
Il ne s’agit pas d’imposer de manière arbitraire des frais sur des étudiants dans le besoin, mais au contraire d’établir un processus équitable. Ainsi, les étudiants internationaux – hors Union Européenne et Suisse – devront s’acquitter de frais de scolarité à hauteur de 2.770€ en licence et de 3.770€ en master et doctorat (contre actuellement 170€ en licence, 243€ en master, et 380€ en doctorat). Cela permettrait en moyenne un gain entre 800 et 900 millions d’euros par an allant directement dans le budget des universités. Ainsi, la France serait en mesure de rivaliser en matière technologique avec ses voisins allemands ou anglais, d’améliorer son matériel à disposition, et de rehausser son attractivité tout en restant compétitive puisque ce prix est largement en-dessous des frais de scolarité nos voisins européens. Prenons l’exemple de la Belgique, un étudiant européen paie 835€ et un étudiant étranger 4.175€. La France prendra donc en charge une partie du coût en proposant une augmentation raisonnable et proportionnée (2.600€ pour la licence, 3.527€ pour le master, et 3.390€ pour le doctorat sachant que le coût moyen d’un étudiant pour l’État est de 10.000€). Par conséquent, dans une logique de redistribution plus juste, les étudiants venant de milieux favorisés paieront davantage, et ceux venant de milieux modestes ou moyens pourront être exonérés plus facilement notamment grâce à l’augmentation de 7.000 à 15.000 bourses du gouvernement, et 6.000 bourses d’université.
Ce dispositif permettra ainsi de favoriser et d’encourager les étudiants de tous milieux à venir étudier en France, ils bénéficieront tout comme les étudiants français de meilleures conditions de travail. Sa mise en œuvre pourra aussi permettre de développer les modalités d’accueil des étrangers qui pour l’instant, ne sont que très peu satisfaisantes en particulier dû au manque d’intégration et de mixité entre étudiants étrangers et français. Ces étudiants verront la France comme un pôle attractif même après leurs études et non plus comme un simple passage aisé au regard de la gratuité des formations. Il faut souligner le niveau des formations, l’excellence des enseignants et la reconnaissance des diplômes français actuel. Résultat étonnant avec si peu de moyens. Les perspectives d’amélioration avec un budget plus important ne peuvent être que positives.