Donald Trump a décidé de suspendre la contribution américaine (enveloppe de 500 millions de dollars) à l’Organisation mondiale de la santé.
Doit-on s’étonner de la réaction excessive du Président américain ? Non. Il n’est pas à son premier coup d’essai. Pour autant, il nous faut nous indigner. Le monde entier est touché par une crise sanitaire et ce n’est pas le moment de faire une politique de spectacle.
L’OMS doit rendre des comptes et prendre ses responsabilités car il est évident qu’il y a des manquements. De là à se retirer de l’Organisation en charge de la coordination de la lutte contre cette pandémie ; on ne peut que déplorer une fois de plus la politique capricieuse de retrait de Donald Trump.
On peut tout à fait entendre les reproches faits à l’OMS et à son Directeur Général Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les États-Unis, qui n’ont agi que très tardivement face à la crise, subissent de plein fouet les répercussions de leur inaction (près de 40 000 décès depuis le début de l’épidémie). Alors, Donald Trump niant toute responsabilité, crie au complot, rend illégitime l’OMS à agir et accuse une complaisance de l’Organisation pour Xi Jinping qui aurait passé sous silence des informations sur les conséquences réelles du Covid-19. Ce retrait vient justifier les palinodies de Donald Trump qui, après avoir nié l’importance de la pandémie, après avoir soutenu les manifestations contre le confinement, doit maintenant faire face au nombre de croissant de morts dans son pays.
Sa décision de suspendre tout financement a provoqué les indignations des dirigeants européens comme africains.
Que cela démontre-t-il ? Que l’ordre international est plus fragile que jamais et que le multilatéralisme est en danger.
La France, quant à elle, s’est toujours prononcée en faveur d’un multilatéralisme puissant en précisant que la coopération internationale doit être majoritaire et ne doit pas souffrir de l’unilatéralisme de l’administration américaine. Emmanuel Macron a d’ailleurs appelé à « construire, autour de l’OMS, une initiative forte sur les diagnostics, les traitements et les vaccins accessibles à tous ».
Il nous faut nous recentrer sur l’essentiel. Aujourd’hui la priorité est de sortir de cette pandémie, ensuite viendra le temps des justifications, du changement, et de la construction d’un ordre international meilleur.