Dans un passé pas si lointain, on pouvait entendre certains vanter la politique économique de Donald Trump. Il n’y a pas moins d’un an, le président américain se réjouissait de son bilan économique avec une croissance en 2018 à +2,9% et un taux de chômage descendu à 3,5%, record le plus bas en 50 ans aux États-Unis.
Pourtant, la crise sanitaire mondiale révèle toutes les failles du système américain. Preuve en est : les réactions toujours plus excessives du Maitre de la Maison Blanche. Donald Trump a gros à perdre, il met en jeu sa réélection en novembre prochain. Alors que fait-il pour palier à cette crise ? Du Trump, encore et toujours.
Dernière grosse mesure en date : suspension temporaire de l’immigration pour protéger les emplois des Américains. Cette suspension ne s’applique pas aux visas de travail temporaires, mais aux demandeurs de résidence permanente (green card). Le président américain a donc signé, mercredi soir, un décret qui « suspend l’entrée d’immigrants qui présentent un risque pour le marché du travail américain pendant le redressement économique ».
C’est toujours la faute des autres, on connaît la chanson identitaire. C’est ainsi qu’en plus de la fermeture des frontières, des tribunaux d’immigration, de la suspension de l’accueil des réfugiés, du refus d’entrée aux demandeurs d’asile, vient s’ajouter à la liste la suspension de la carte verte. C’est en fanfare qu’il annonce cette décision à coup de tweets et de grande conférence de presse. Les Américains seront donc les premiers servis en termes d’emplois dès la réouverture du marché du travail. Il ne fait aucun doute que cette mesure « pour le plus grand bien des Américains » n’est en réalité qu’une mesure purement électoraliste.
En effet, suite à la gestion tardive de l’épidémie, les Américains paient le prix fort avec un nombre s’élevant à 45 000 décès du Covid-19. Sur le plan économique, c’est un véritable fléau, 22 millions inscrits au chômage. Sans parler des files d’attente interminables aux banques alimentaires ; chaque ville américaine enregistre un record de familles réclamant l’aide alimentaire d’urgence.
Il y a bien une réalité (souvent ignorée) les familles les plus modestes, la classe ouvrière jusqu’à la classe moyenne ont un niveau de vie des plus indigents et cela, malgré un emploi. Aujourd’hui avec la crise sanitaire et le confinement, la grande majorité de la population n’a pas encore reçu d’aide financière. Près d’un tiers des Américains n’ont pas payé leur loyer début avril et les banques alimentaires sont à bout de souffle par l’afflux massif de demandes de colis alimentaires.
Pour le redressement économique, Le Sénat américain décide d’adopter ce mardi à l’unanimité un plan d’aide exceptionnel de près de 500 milliards de dollars pour soutenir les entreprises frappées par la crise. Le texte a été fortement soutenu par Donald Trump et comprend une enveloppe de 320 milliards de dollars de prêts aux entreprises de moins de 500 employés, 75 milliards d’aides pour les hôpitaux, 25 milliards pour le dépistage du covid19, ainsi que 60 milliards de prêts destinés à d’autres secteurs impactés par l’économie, notamment dans l’agriculture.
Donald Trump est à cran, il improvise et tente de chercher un responsable à son manque de réactivité. Après ses provocations contre l’OMS et la Chine, après avoir minimisé l’importance du confinement, il tire maintenant une de ses dernières cartes, le « joker » identitaire. Tous les moyens sont bons pour se faire réélire en novembre.