Le Conseil européen de vendredi dernier a débattu d’un renforcement des partenariats entre l’Union européenne et l’OTAN et les Nations Unies. On ne peut que se réjouir de voir avancer la constitution d’un troisième pilier de l’Europe de la défense, affirmant une certaine autonomie à nos pays en la matière.
Encore faudrait-il être un peu plus concret car c’est une « maladie » de l’Union de formuler des recommandations tellement générales que personne ne comprend rien à ce qui est proposé : revoir les orientations de l’OTAN comme le demande le Président français, politique d’armement commune, doctrine d’engagement, formation des états-majors, positions communes sur l’Ukraine, la Turquie, la Russie, ...
Le Conseil a également évoqué les relations avec le voisinage de l’UE, en particulier la rive sud de la Méditerranée. Là encore, c’est le bon sens même puisque la Libye, la Tunisie, l’Algérie sont les routes de l’émigration illégale et les réservoirs des dizaines de milliers de jeunes sans emploi qui regardent vers le nord. Non seulement le contrôle de nos frontières doit être fortement renforcé (autrement qu’en paroles) mais une aide puissante (un plan Marshall maghrébin) économique et financière, au moins pour la Tunisie et l’Algérie, est nécessaire alors que ces économies sombrent dans la faillite. Mais le veulent ils seulement ? L’Algérie reste sur ses positions de méfiance voire d’hostilité envers la France, dirigée depuis 1962 par la nomenklatura FLN et par l’armée pour qui la France est le meilleur garant du maintien au pouvoir. Quant à la Tunisie, après avoir montré l’exemple avec sa Révolution de 2011, elle sombre aujourd’hui dans les guerres de clans politiques.
Une politique de voisinage n’est pas si aisée et le Conseil s’est bien gardé de formuler des propositions concrètes.