L’Assemblée des Français de l’étranger vient de réunir son Bureau (les vice-présidents de l’AFE, les présidents des commissions, ...) à Paris.
Le plat principal a été la Prise en Charge (PEC), entendez par là la gratuité de la scolarité. Cette question devrait rencontrer un soutien unanime. Il n’en est rien car les modalités de sa mise en œuvre ont fait apparaitre quantité d’effets néfastes (augmentation plus rapide des frais de scolarité, retrait des entreprises qui prenaient ces frais à leur charge, augmentation encore plus importante pour les enfants non français, charge plus élevée des bourses, ...).
C’est aussi, mais pas seulement, un point de clivage gauche-droite, la première prônant plutôt une augmentation de l’enveloppe des bourses. Pour tenter de reprendre la main, Nicolas Sarkozy a mandaté deux parlementaires UMP pour lui faire rapport sur la question. C’était bien sûr une commande dont les conclusions étaient fixées dès le départ : « c’est une excellente mesure mais comme elle coûte cher, on va lui rogner les ailes – gel au niveau de 2008 et limitation aux trois niveaux déjà couverts –. « Et même si les deux parlementaires ne connaissent rien au dossier et si le rapport est mal ficelé (chiffres approximatifs, redondances, erreurs diverses, ...), les conclusions sont conformes.
Plus grave me parait être une politique d’asphyxie financière de l’AEFE : création de déficits structurels par le transfert de charges nouvelles non compensées (pensions des personnels, charges immobilières, ...). La dernière torture imaginée par Bercy est l’interdiction pour l’AEFE d’emprunter pour financer les projets immobiliers. Impossible donc de financer à l’avenir de nouvelles constructions d’établissements scolaires. C’est clairement une volonté d’empêcher le développement de l’enseignement scolaire français à l’étranger, pourtant la meilleure forme de la diplomatie et de l’influence culturelle et de la défense de la francophonie. Quelle intention peut-il y avoir derrière cette politique : désengager l’État (selon la pensée unique du moment), transférer cette tâche au secteur privé ? Difficile de voir clair dans cette politique de gribouille mais clairement le système est sérieusement menacé.