J’ai reçu hier un ancien responsable de SOS Papa, une des associations qui se bat depuis des années pour que les droits du conjoint (dans l’immense majorité, le père) soient respectés en cas de séparation du couple binational.
Nous avions l’espoir que le gouvernement japonais allait ratifier la Convention de La Haye qui permet une protection des droits de l’enfant et du conjoint. Après différentes promesses, après des débats très longs, nous devons constater qu’il n’en est rien et que le gouvernement se réfugie derrière la crise politique et la déliquescence de la Diète pour expliquer que ... rien ne se passe. L’Ambassade à Paris tient ce même discours. Et pendant ce temps là, les mois, les années passent sans que ces pères ne puissent voir, rencontrer, ni même communiquer avec leurs enfants. On comprend leur tristesse et leur désespoir devant une situation aussi bloquée.
Le Ministère des affaires étrangères français fait ce qu’il peut. Ainsi une commission paritaire franco-japonaise d’échanges d’information a été mise sur pied il y deux ans environ mais n’avance guère, au-delà des propos lénifiants de circonstance. J’ai déjà expliqué les raisons culturelles, sociologiques, historiques de ce blocage japonais, mais il n’en demeure pas moins que ces enfants sont français et que les décisions de justice qui les concernent ainsi que leurs parents doivent être respectées. La France, avec les autres pays concernés : États-Unis, Canada, Corée, Union européenne doit reprendre le flambeau de ce juste combat.
Je rappelle que le Sénat avait voté en janvier 2011 une résolution demandant au gouvernement japonais de ratifier la convention de La Haye. Force est de constater que le gouvernement japonais n’en a guère tenu compte. Nous projetterons bientôt au Sénat le film « from the shadows » qui a été réalisé sur ce douloureux problème, ce qui nous permettra d’instaurer un débat sur cette douloureuse question.