Selon un dossier paru récemment dans Les Échos, les Français sont de plus en plus nombreux à s’expatrier. Depuis 2006, le nombre de Français partis s’installer à l’étranger a augmenté de plus de 40%. En 2015, on comptabilise désormais 1,7 millions de Français établis hors de France, chiffre fortement sous-évalué, dans la mesure où l’inscription sur les listes consulaires n’est pas obligatoire.
On distingue alors quelques grandes tendances. Ainsi, une grande part des expatriés reste une population jeune, partie étudier, entreprendre, ou découvrir une autre culture. L’effort d’internationalisation mené par de nombreuses écoles de commerce, d’ingénieur, ou par les universités porte ses fruits. Le programme Erasmus, par exemple, dont ont bénéficié 36 000 jeunes français en 2015, est de plus en plus prisé. Aujourd’hui, la part de la population estudiantine ayant passé une partie de sa scolarité hors de France est de près de 35%. Ces étudiants, comme le souligne le journal des Échos, ont deux fois moins de chance de se retrouver confrontés à un chômage de longue durée. Les programmes vacances-travail (PVT), de volontariat international en entreprise ou en administration, et de service civique européen, constituent également des opportunités appréciées d’une population âgée de 18 à 30 ans.
Plus que les jeunes, 28% des expatriés sont des entrepreneurs ou des indépendants, selon une étude menée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris en 2013. Alors que les contrats d’expatriés étaient monnaie courante il y a encore quelques années, ils sont en très forte baisse et ne couvrent plus que 20% des salariés français travaillant à l’étranger. Si l’expatriation était auparavant très encadrée par les entreprises qui faisaient partir leurs salariés, elle semble donc aujourd’hui devenir une affaire individuelle.
La hausse du nombre d’expatriations de personnes âgées de plus de 65 ans est également à noter. 24% de ces expatriés sont actifs, alors que 2% seulement des plus de 65% ont toujours une activité professionnelle en France.
Enfin, les pays attirant le plus de Français restent majoritairement européens. S’il peut être difficile d’obtenir un visa de travail pour s’installer en Amérique du Nord ou en Australie, il est plus aisé de se déplacer et de travailler au sein de l’Union européenne. 50% des expatriations s’effectuent donc en Europe. La Suisse, le Royaume Uni, la Belgique et l’Allemagne restent des destinations très populaires.