Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
L’adage de Jean de La Fontaine prend tout son sens suite à la stupéfiante relaxe dont ont bénéficié la famille de marchands de tableaux Wildenstein et ses conseillers, jusqu’à présent poursuivis pour fraude fiscale et blanchiment en bande organisée.
Pourtant, la procureure de la République avait requis des peines lourdes. Quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et 250 millions d’euros d’amende avaient été réclamés contre Guy Wildenstein, ex conseiller de droite à l’Assemblée des Français à l’étranger, considéré comme « le chef de famille ».
Les avocats des huit prévenus avaient quant à eux réclamé la relaxe pour leurs clients. Un souhait exaucé par le tribunal, qui a justifié sa décision en raison de l’incertitude légale et des lacunes de l’enquête. Notons que l’immense fortune des Wildenstein est estimée à plusieurs milliards d’euros en immobilier de prestige, chevaux de course et toiles de maîtres, disséminés aux quatre coins du monde, notamment par le biais de sociétés-écrans enregistrées dans les paradis fiscaux, les fameux « trusts ».