M. Henri Proglio doit être un homme de capacités exceptionnelles puisqu'il envisage sérieusement de présider deux des plus grandes entreprises françaises : EDF et Veolia.
Dans ma naïveté, je pensais qu'être le patron du plus grand producteur d'électricité d'Europe, gérer 50 centrales nucléaires, construire un ensemble international devait occuper son homme, et pas 35 heures par semaine. Et l'on découvre que, pas du tout, il y a des temps morts, des après-midis vides et qu'on peut très bien diriger en même temps le plus grand distributeur d'eau et de services aux collectivités locales. Travailler plus pour gagner plus ?
Trêve de plaisanterie. On est d'abord surpris par la rapidité de la décision puisque cette nomination doit être approuvée par le Parlement. Une fois de plus, ce sera formel. Derrière ce scénario qu'y a-t-il ?
Le rapprochement entre EDF et Veolia. L'idée de construire un grand acteur industriel de l'énergie et des services mérite certes considération. Mais ce qui est au programme là, c'est la privatisation partielle d'EDF, en fait la cession d'une partie du patrimoine nucléaire à Veolia. Sans doute pour une poignée de nèfles alors que cela représente plusieurs dizaines de milliards d'euros payés par vous à travers vos impôts et vos factures d'électricité. Nous sommes en plein hold-up : on met les gens en prison pour beaucoup moins. Ou plutôt on est dans la République des coquins et des copains, en plein deuxième empire : Morny, Rouher, les frères Pereire et Hausmann s'enrichissent ensemble !
Je pense que le PS devrait dire qu'il renationalisera EDF car il faut un acteur public pour l'énergie et pour le nucléaire et que nous ne payerons pas plus que le prix de vente à Veolia.