André Gérin, député communiste du Rhône et président de la mission d'information parlementaire sur la pratique du port du voile intégral nous fait part de ses réflexions après trois mois de travail de la dite mission.
Toutes ses observations sont fondées. Le voile intégral est la négation de l'égalité homme-femme. C'est une atteinte à la dignité humaine, une manifestation de féodalisme, de talibanisme. Contraire à notre idéal laïc, c'est aussi une menace à l'ordre public puisqu'on ne sait pas qui s'abrite derrière ces draperies noires et moroses.Tout ceci est vrai. J'ajoute que même les voiles plus légers cachant seulement les cheveux me sont très désagréables et me posent problème, même si j'essaie de relativiser. Mais je me demande néanmoins s'il est nécessaire de légiférer sur la question. Le nombre de porteuses de voile intégral est infime en France. Je ne sais si le chiffre de 300 qui a été avancé est juste (comment comptabiliser ces voileuses) mais les ballades que j'ai pu faire sur les marchés dominicaux en Seine Saint Denis m'ont montré cette quasi inexistence. Ce n'est du reste pas surprenant car le port du voile intégral marque le plus souvent l'appartenance aux Frères musulmans, peu implantés dans notre pays ou, en tous cas, discrets.
J'en tire donc la conclusion que légiférer sur la question n'a pas d'objet et va ouvrir un de ces débats aussi passionnés qu'inefficaces qu'affectionnent les Français. Plus même, stigmatisant ces porteuses, il en fera des victimes et conduira une partie de l'opinion publique musulmane, en très grande majorité respectueuse des règles républicaines, à se sentir injustement traitée et à les défendre à leur corps défendant.
Je pense que les règles existant pour la défense de l'ordre public (il faut pouvoir établir l'identité de quelqu'un) devraient, comme souvent, suffire.