Cet après-midi à la Bastille, à la manifestation pour une réelle égalité hommes-femmes, voilà un slogan qui surprenait. Un clin d’œil assez réussi à ceux qui pensent que le combat féministe est dépassé et que seules « les anciennes », « les aigries » y sont engagées.
En réalité, il n’a jamais été autant d’actualité. Surtout en période de crise : les salaires marquent encore plus l’écart avec ceux des hommes (30 à 50%), les femmes sont les premières licenciées ou mises à temps partiel, la journée reste longue avec les enfants et les tâches domestiques même si les choses se sont un peu améliorées de ce côté-là. Il y a cette menace sur la bonification du temps de travail pris en compte pour la retraite qui est majoré pour celles qui ont élevé des enfants (que l’on supprimerait au nom de l’égalité hommes-femmes : un comble !)
Il y a le combat sans cesse recommencé pour que les IVG puissent se dérouler librement et dans des conditions décentes.
Nous faisions partie des combattants des années 1970 pour l’IVG avec le Planning familial. C’était il y a 40 ans et pourtant on sent aujourd’hui comme une menace qui rode : fermeture de quelques centres, réarmement moral, manifestation contre la courageuse politique de Zapatero en Espagne. Et pourtant la France est le premier pays d’Europe pour la natalité grâce à une politique d’équipements et de soutien ancienne et importante. Demandez aux femmes bavaroises ce qu’elles en pensent !
Il y a aussi les violences physiques et morales aux femmes, essentiellement dans la vie de couple, le « non dit » même si on en parle un petit peu plus, le honteux.
Les femmes enfermées, voilées, séquestrées, dans banlieues et nos villes.
Et puis je pense aux femmes à l’étranger ; celles qui sacrifient leur emploi, leur carrière pour suivre leur conjoint et qui ont très peu de chances de retrouver quelque chose ou alors quelques cours de vacataires à l’Alliance française payés 100 sous de l’heure. Qui se retrouvent avec deux ou trois enfants, seules toute la journée dans un appartement certes confortable mais isolées, sans amies ni famille. Et puis plus nombreuses encore les femmes binationales qui cumulent les inégalités de ressortissante du pays et de femme. Je me dis que c’est un combat que nous avons quelque peu délaissé mais que nous devrions reprendre au PS.