Aujourd’hui l’Assemblée nationale a adopté l’ordonnance portant redécoupage des circonscriptions législatives.
Nos camarades du groupe socialiste ont mené un long combat en commission des lois puis en plénière pour faire reconnaitre le caractère partial et inique de ce redécoupage malgré le propos patelin et très IIIème République du secrétaire d’État, M. Alain Marleix. Les principaux arguments qui méritent d’être mis en avant sont :
(1) la méthode de calcul retenue dite « de la tranche » qui favorise les petites circonscriptions rurales traditionnellement conservatrices
(2) la création de circonscriptions « amies » dans la France de l’arc caraïbe et polynésien
(3) un découpage qui nécessite pour la gauche d’atteindre 52% des suffrages exprimés pour avoir la majorité à l’Assemblée contre 48% pour la droite
(4) un travail chirurgical subtil sur les cantons et sur les pays pour les circonscriptions de l’étranger qui vise à « bunkériser » les voix de gauche, de toute façon perdues, et à créer un mixe de 51% de droite avec 49% de gauche pour les autres. Nous aurons l’occasion d’illustrer cela lors du débat au Sénat. La bataille risque d’y être chaude car la proximité de la France des cantons y est plus grande comme celle des Français de l’étranger et que les sénateurs n’encourent pas la critique d’être juge et partie.
J’ai bien conscience que ce discours risque d’être compris comme un plaidoyer partisan et donc rejeté par une partie de l’opinion qui pensera « laissons les politiques à leur cuisine ». La conclusion que je tire de toute cette séquence, c’est qu’il nous faut remettre la définition des circonscriptions à une autorité complètement indépendante des pouvoirs exécutif et législatif comme c’est le cas en Grande-Bretagne, mère de la démocratie.