Notre ministre, Bernard Kouchner, vient de préciser sa pensée en ce qui concerne le périmètre et la gestion de la nouvelle agence culturelle extérieure qui prendra la forme d’un ÉPIC (Établissement industriel et commercial). Elle devra s’occuper de la programmation, de la coordination avec le ministère de la culture et de la fusion – sur le plan local – des centres culturels et des instituts français avec les services de coopération et d’action culturelle (SCAC).
Mais l’essentiel n’est pas là. Le cœur du débat état de savoir si les différents établissements culturels actifs à l’étranger (Centres culturels, Instituts, ..., à l’exception des Alliances françaises qui sont elles indépendantes et de droit local) allaient être rattachés ou non à l’Agence. La première idée du ministre, et elle était bonne, était de mettre ces établissements dans le giron de la nouvelle Agence, de manière à mener une politique de terrain active.Cette conception a suscité l’ire, la révolte même de la haute hiérarchie du Quai d’Orsay, les ambassadeurs contestant formellement et de manière aussi véhémente qu’eût pu le faire M. Norpois, que la tutelle de l’action culturelle et des services responsables leur soit retirée. C’est que pour beaucoup, le culturel c’est la cerise sur le gâteau. Après une négociation difficile sur les zones de pêche ou sur les visas, rien de tel que de pouvoir ajouter dans la balance un ballet du XXIème siècle ou bien une exposition de photos sur le Paris des années 50, plus une ou deux conférences sur Victor Segalen ou Paul Morand.
Et pourtant il faut – il fallait – que le réseau culturel soir rattaché à la nouvelle agence si l’on veut (voulait) éviter qu’elle ne fût un canard décapité, ou plutôt une tête sans corps, dont la fonction sera(bien que ce ne soit pas mince) de faire un catalogue dans lequel le réseau culturel puisera selon ses humeurs, ses envies, et son manque d’argent.
Seule l’intégration permet(trait) une vraie politique culturelle intégrée. Je suis bien sûr conscient des difficultés et des craintes légitimes que cela peut susciter parmi les personnels détachés ou autres. Cela aurait été une des responsabilités du parlement de veiller à ce que cela fut fait convenablement, en particulier par la mise en place d’un statut.
Une occasion de manquée, mais comme la situation doit être revue dans 2 ans, à suivre...