Cette année commence bien mal avec le tragédie humaine en Haïti. Au-delà des mots dérisoires face aux dizaines de milliers de morts, à la douleur des blessés, des survivants touchés dans leur chair et dans leur famille, la seule chose utile que nous puissions faire c’est de donner ce que nous pouvons à l’association de notre choix pour aider les Haïtiens à reconstruire leur pays. Espérons que cette reconstruction sera l’occasion de fonder un nouvel État et une nouvelle société dont la violence, la corruption, l’injustice seront bannies ! Qu’une pensée soit permise pour notre ami Benoît Faucheux, président de Français du Monde-ADFE - Haïti et pour son épouse, qui ont perdu un enfant dans la catastrophe.
Que nous réserve-t-elle, cette année 2010 ?
Pour les Français établis à l’étranger
- La mise au point du processus électoral des députés qui les représenteront à l’avenir. Nous serons très vigilants sur les modalités de vote par correspondance, par Internet, sur l’ouverture du plus grand nombre de bureaux de vote.
- La révision des modalités techniques et financières de la prise en charge (gratuité) des classes de lycée : nous demanderons que cette prise en charge soit déterminée en tenant compte des ressources des parents (comme les bourses), et du niveau des écolages (pour éviter que Tuléar ne paye pour San Francisco).
- Nous n’avons guère d’espoir que la politique sociale pour les plus démunis s’améliore ni que des moyens nouveaux soient accordés au réseau consulaire, qui en a tant besoin. Le budget est en effet déjà voté et la vente de nos beaux bâtiments d’ambassades et de consulats français à l’étranger va continuer... pour alimenter Bercy.
Pour la France
- Les élections régionales de mars seront un bon indicateur des rapports de force avant l’élection présidentielle. Le PS qui a conduit avec succès 20 régions espère emporter les 22. Il est bon de retrouver ainsi de l’ambition.
- Nous combattrons avec la plus extrême détermination la réforme territoriale dont nous pensons, que trente ans après les lois Defferre et après les lois Raffarin, elle marque un retour vers la centralisation au profit des préfets, la perte d’autonomie financière des collectivités locales et le transfert non compensé de charges budgétaires de l’Etat vers ces collectivités, qu’elle prévoit un redécoupage des cantons qui sera à l’image de celui des circonscriptions législatives, un cadeau pour la droite et qu’enfin le mode de scrutin, essentiellement majoritaire, éliminera les femmes de la politique locale alors qu’elles représentent aujourd’hui grâce à la loi de parité 45% des élus locaux.
- Le plus difficile sera la gestion de l’économie en évitant que les erreurs passées des banques ne se répètent (on n’en prend guère le chemin), en relançant la croissance et les emplois (un million de chômeurs supplémentaires prévu) et enfin en contrôlant mieux tous les déficits publics gigantesques qui ont été creusés. Mais comment le faire si rien ne change en matière fiscale et budgétaire ?
Pour l’Europe
- Souhaitons que la nouvelle Commission européenne se mette au travail très rapidement et que les nouveaux responsables que sont M. Van Rompuy président de l’Union européenne et Lady Ashton, nouvelle Haute Représentante pour la diplomatie et la sécurité, imposent leurs marques.
- Deux axes nous semblent prioritaires : mener une action beaucoup plus énergique et coordonnée de l’Union européenne face à la gestion de la crise économique et financière dont elle a été singulièrement absente depuis 18 mois, et retrouver l’ambition d’une politique sociale européenne qui a aujourd’hui disparue. Ce sera l’occasion de créer enfin les services publics européens prévus par les textes.
- Nous pouvons enfin espérer que l’Europe pourra jouer un rôle international plus conforme à sa place et à son poids dans le monde, au Proche-Orient, en Iran, en Afghanistan, au Congo, au Soudan, et pour la défense des libertés fondamentales dans les grands pays que sont la Chine et la Russie.
Dans ce monde difficile et douloureux voilà ce que nous pouvons espérer pour nous, pour vous et pour le monde.