Il n’a échappé à personne qu’aucune femme n’a été nommée au Conseil constitutionnel. Sachant qu’une femme, Dominique Schnapper, le quitte, le ratio femme-homme va être de une pour dix ! Un fois encore, la parité est traitée comme un problème annexe, dans un second temps. Si on peut faire d’une pierre deux coups on nomme une femme, sinon on garde un homme qui sera considéré comme une valeur sûre.
Aussi, la réforme du mode de scrutin pour les mandats électifs locaux est elle un très regrettable recul de la parité ! Il est clairement démontré que les scrutins de liste, qui imposent une alternance femme-homme, permettent une représentation quasi-paritaire. Les têtes de listes restent en effet majoritairement des hommes. On arrive alors à 47,6% de femmes aux conseils régionaux. A l’inverse, les scrutins uninominaux n’imposent qu’un(e) suppléant(e) du sexe opposé. Il n’y a ainsi que 12,3% de femmes aux conseils généraux ! Or, les nouveaux conseillers territoriaux, qui vont remplacer les conseillers régionaux et généraux, seront élus selon un scrutin très complexe et majoritairement uninominal à un tour, le plus réducteur des modes de scrutin.
Soi-disant pour faire des économies, cette réforme va entrainer la suppression d’un conseiller – général ou régional – sur deux. Étant donné que les sortants sont majoritairement masculins, l’arrivée de nouvelles femmes en politique est alors clairement compromise pour après demain !
Vous me direz alors justement que selon l’article 1er de la Constitution la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, mais aussi qu’en droit l’indicatif vaut impératif. Une loi défavorisant et entrainant même un recul du nombre de femmes en politique devrait donc être censurée…Mais avec seulement une représentante féminine dans un conseil de « sage » masculin, l’issue est incertaine … À suivre donc …