Pourtant hier ce n’était pas un vendredi 13 mais nous avons connu deux échecs : la loi sur les retraites est passée à l’Assemblée nationale et celle sur la sécurité dite LOPPSI 2 au Sénat. J’ai déjà parlé de cette dernière, je me concentrerai sur la première pour faire deux remarques :
- La messe était dite. Nicolas Sarkozy voulait abattre le symbole mitterrandien des 60 ans, il l’a fait et beaucoup vivent comme une meurtrissure le recul de deux ans de l’âge de départ à la retraite. Mais en même temps ils acceptent l’allongement de la durée de cotisation sauf la prise en compte des pénibilités particulières. Je crois que si les syndicats ont opté pour une seconde journée de grève, le 23 septembre, à une date éloignée et après le vote de l’Assemblée nationale, c’est parce qu’ils sentent cela et qu’ils divergent sur les solutions. Sinon ils auraient organisé une journée de mobilisation hier le 10 septembre avec poursuite des actions le weekend. Cela veut dire que la seule solution c’est maintenant le retour de la gauche au pouvoir et de ce point de vue, le PS a bien fait de prendre l’engagement de la restauration des 60 ans.
- Nous ne faisons pas campagne sur les propositions du PS. Je ne dis pas que toutes nos propositions sont formidables mais du moins avons-nous un plan d’action sur les retraites en 4 points : de nouvelles ressources qui permettent d’équilibrer durablement le régime vieillesse (faire contribuer les revenus du capital et de la rente, accroissement des cotisations patronales et salariées), améliorer l’accès des seniors au travail et unifier les différents régimes, prise en compte de la pénibilité et revalorisation des petites retraites, la retraite choisie (universelle et personnalisée) (pour une présentation complète : http://www.parti-socialiste.fr/retraites).
Ce plan me parait solide et équilibré mais par une sorte de crainte nous n’osons pas le porter haut et clair. De même, Martine Aubry n’a pas voulu être le porte-parole de la gauche lors du débat jeudi laissant la place à Ségolène Royal. Je ne la savais pas timide ou bien c’est un scénario à plusieurs coups !
Soyons plus offensifs : nous ne nous battons plus seulement contre Sarkozy, nous devons surtout convaincre que nos propositions sont les bonnes et offrent plus qu’une alternative, la promesse d’une nouvelle France.