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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

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Richard Yung
Octobre 2021

La « mise en congé » récente de Marie George Buffet du secrétariat national du PCF et le lancement officiel de sa campagne présidentielle couronnent l'échec du rassemblement de la gauche dite « anti-libérale ». Ce terme, ambigu et inacceptable puisqu'il laisse entendre que les autres formations de gauche, au premier rang desquelles le PS, seraient favorables au libéralisme, recouvre deux sensibilités : pour une grande part celle du Non au referendum, et, plus profondément, le refus de la négociation, de l'accord et des responsabilités, typiques de la gauche protestataire héritière de l'anarcho-syndicalisme et de la vulgate marxiste. Cette malédiction traverse l'histoire du socialisme français de Jules Guesde à Arlette Laguillier.

L'incapacité de ces sensibilités à constituer un front du refus est néanmoins un grand malheur pour le PS et pour sa candidate à l'élection présidentielle, car il va décourager cet électorat de se mobiliser au premier tour, ce qui est moyennement grave, mais surtout au second tour, qui, lui, est décisif.

Or notre candidate, qui a su regrouper toutes les forces proches du PS (PRG, MDC) derrière elle, qui fait un travail important de reconquête de l'électorat populaire passé à l'UMP et au FN, fera un bon premier tour (entre 25 et 30% dans l'état actuel des choses, c'est-à-dire mieux que François Mitterrand). Notre problème collectif est de passer de 25 ou 30% à 50%. L'intérêt d'une candidature « anti-libérale » était de mobiliser ensemble tout l'électorat dispersé - et dont les scores seront de toute manière bien en dessous de 2002, les électeurs de gauche ayant compris le message du 21 Avril 2002 - des trotskystes, communistes, anti-mondialistes, écologistes et de créer une dynamique qui l'amène de 10%, son étiage actuel, à 15-18%, ce qui avec le vote Vert (3 à 5%) et certaines voix du centre, permettrait d'atteindre les 50%+. Voilà ce que pouvait être un scénario gagnant.

Le PCF a décidé de passer en force et d'imposer la candidature de sa secrétaire nationale. Il considère qu'être présent dans la compétition présidentielle est vital pour sa survie et ne peut accepter que se constitue à sa gauche une force politique significative. Il préfère donc tuer dans l'œuf ce qui aurait pu être l'amorce d'une force de ce type : pas de « nouvelle voie à gauche" avec Bové ou Autain. Notons d'ailleurs qu'il a été largement aidé en cela par Besancenot et Laguillier qui, en bons staliniens, même déguisés en sympathiques facteur et retraitée, partagent sur le fond la même analyse sauf que leur démarche « démocratique et unitaire » était essentiellement « tout sauf le PC » !

Alors que pouvons nous faire ?

A court terme, nous devons continuer à rechercher un accord politique de deuxième tour avec le PC, qui doit inclure un engagement de soutien, à défaut de participation, au gouvernement de Gauche issu d'une victoire aux législatives de Juin, tout en laissant ouverte la question des circonscriptions législatives et donc du maintien d'un groupe parlementaire communiste à l'Assemblée nationale. Nous devons aussi donner dans notre programme beaucoup plus de place aux questions d'environnement, d'écologie et de développement durable : d'une part ce sont des points fondamentaux pour l'avenir, et d'autre part l'électorat « anti-libéral » y est sensible. C'est la perspective qu'il faut ouvrir aux 700 comités « anti-libéraux » qui se sont constitués ces derniers mois, du moins ceux qui ne sont pas contrôlés par le PCF.

A long terme, nous devons tirer complètement les conséquences du retour du parti socialiste français dans la famille social-démocrate européenne. Nous arrivons en fin de deux cycles historiques : celui du Congrès de Tours qui le 25 décembre 1920 marquait la scission du PCF, et celui du Congrès d'Epinay qui en 1971 officialisait la stratégie du Programme Commun, l'alliance avec le PCF et l'arrivée de François Mitterrand à la tête du parti. Pour s'affirmer comme la grande force social-démocrate dont le pays et l'Europe ont besoin, le PS doit devenir hégémonique à gauche et reconnaître que le PCF et les différents groupes trotskystes dont l'objectif, soigneusement caché, reste la dictature du prolétariat et la reconstitution de l'Internationale, sont des survivances d'un monde ancien, effondré et disparu, et ce bien avant la chute du Mur en 1989. Le PCF reste, par contre, porteur d'une espérance pour la classe ouvrière et les petits employés, et souvent les plus démunis. Il reste, malgré tout, leur défenseur et c'est donc une responsabilité particulière pour nous que d'être capable de reprendre cette fonction et de l'assumer. Cela voudrait dire alors que le PS serait capable d'intégrer dans ses rangs toutes ces sensibilités selon leurs poids respectifs et d'en assumer la représentation politique. Nous avons été capables de doubler notre nombre d'adhérents, de rajeunir significativement l'âge moyen du PS, de désigner une candidate capable de gagner la prochaine élection présidentielle : montrons aussi notre capacité à tracer une perspective stratégique à la hauteur de notre histoire !