Cette affaire de policiers de Seine-Saint-Denis est choquante à plus d’un titre : d’abord la faute originelle qui a consisté pour les policiers à fabriquer un faux témoignage qui condamnait un innocent. Le rôle de la police est de garantir la sécurité ; elle doit être perçue comme telle et dans un climat de confiance vis-à-vis de la population.
Ensuite, la manifestation de certains policiers devant le tribunal de Bobigny pour contester la décision de justice rendue (de six mois à un an ferme pour les policiers). La règle dans une démocratie, c’est qu’on ne commente pas une décision de justice, au nom de la séparation des pouvoirs.
Enfin, le plus grave, le soutien apporté par le préfet du département et par le ministre de l’Intérieur à ces manifestations déplacées qui est en fait une remise en cause du pacte républicain.
Prenons acte de la déclaration du Premier ministre qui condamne ces agissements et a désavoué par la-même son ministre de l’Intérieur.
Il faut souligner que tous les policiers ne sont pas dans ce sentiment d’hostilité systématique vis-à-vis de la justice. Mais la pression psychologique sur les policiers de Seine-Saint-Denis, la pression matérielle avec la suppression des postes et après avoir supprimé la police de proximité sont telles que le climat entre les citoyens, en particulier les jeunes, et la police se détériore rapidement. Les responsables sont l’encadrement et la politique de M. Hortefeux.