Arnaud Montebourg est non seulement « l’inventeur » de la primaire socialiste française (voir son livre avec Olivier Ferrand) mais il est lui-même candidat à cette primaire. Et il nous livre ses analyses et ses propositions dans le livre cité en titre.
C’est une bonne manière de faire puisqu’elle permet de faire avancer le débat. Je n’ai pas d’entropie particulière avec Arnaud ayant eu des positions différentes des siennes ces dernières années (il a été du courant de gauche dit NPS, contre le oui au referendum sur le traité européen puis ségoléniste). Pourtant je dois dire que son livre est tout à fait intéressant. Il y livre un peu de lui dans les premiers chapitres. Il donne de nombreuses pistes sur la question de la régulation bancaire et financière, mais surtout, il nous donne sa vision des réformes qu’il juge nécessaires à la France.
À cet égard un chapitre est passionnant, c’est celui du capitalisme coopératif. Montebourg renoue là avec une des plus vieilles tendances du socialisme français et anglais, celui du mouvement coopératif qui, dès 1850, a structuré ce qui deviendra le mouvement travailliste et socialiste. Nous avons été nombreux dans les années 1970 à militer pour l’autogestion qui en a été une forme plus contemporaine. Aujourd’hui, elle continue à vivre et même à se développer à travers les SCOP et l’économie sociale.
Bien sûr, il nous faut réfléchir aux raisons qui n’ont pas permis à ces belles idées, de Fourrier à Proudhon, de devenir majoritaires alors même qu’elles allient le souci social , la responsabilité du travailleur et la liberté individuelle comme la liberté du marché. Ce n’est pas ici que je vais le faire mais ce qui me semble important c’est qu’un candidat à l’élection présidentielle remette ces idées à l’ordre du jour. C’est l’essence même du socialisme et un beau drapeau derrière lequel marcher pour les prochaines années.