Depuis mardi, dans le débat sur la loi « immigration, nationalité et intégration » anciennement loi Besson (mais le nom n’est plus prononcé). C’est un gros texte à piloter. Nous avons déposé 250 amendements et nous en avons pour 10 jours environ.
Dans le débat général, Hortefeux ne semble plus guère motivé. Il utilise les arguments de forme : « nous, nous sommes dans l’action ; vous, vous êtes dans le déclamatoire » comme si ce n’était pas la répartition normale des rôles entre un gouvernement et l’opposition. Ou bien « tous les gouvernements européens suivent ma politique ». Sous entendu, même vos amis socialistes. Voir, car l’attitude vis-à-vis de l’immigration n’est aucunement comparable, en Espagne, dans les pays nordiques. Idem pour l’Allemagne, pourtant libérale où elle est, pour l’essentiel, reconnue, assumée et non, comme pour Sarkozy et ses amis, stigmatisée, honteuse, chargée de la responsabilité de l’insécurité.
Deux résultats intéressants des débats de la journée d’hier : la déchéance de nationalité, mesure phare du discours de Sarkozy à Grenoble (possibilité de retirer la nationalité française acquise par un étranger en cas de crime grave contre un représentant de l’autorité publique) a été rejetée grâce aux voix centristes et sans doute à certaines voix UMP de tradition humaniste. C’est surtout un camouflet pour Sarkozy car la mesure n’a pas de portée réelle. C’est comme d’habitude une de ces mesures faites pour parader au Journal télévisé de 20 heures.
Autre amendement, plus concret cette fois-ci, pour les Français de l’étranger, que j’ai pu faire voter grâce au soutien de tous les groupes et contre l’avis du gouvernement : la nationalité française est reconnue à celles et ceux qui sont déjà titulaires d’une carte d’identité ou d’un passeport français. Finies les demandes abusives et réitératives de certificats de nationalité qui sont délivrés, parfois, au bout de deux voir trois ans !
Plus grave que tout cela, l’évolution de la situation en Égypte, partagés que nous sommes entre la joie de voir un dictateur partir et l’angoisse de ce qui viendrait : quel rôle y joueront les Frères musulmans, l’armée ? Dans les pays qui vivent sans démocratie depuis des lustres, comment faire pour avoir des partis qui contribuent à la vie politique, comment avoir des journaux qui expriment des libres opinions ? Je remarque enfin que Netanyahou, en soutenant ouvertement Moubarak, a commis encore une erreur de plus. Quel désastre !