On apprend que la fortune de Moubarak et de son clan s’élèverait à 50 ou 70 milliards de dollars. Je ne sais comment on peut évaluer ce genre de patrimoine nécessairement camouflé sous différentes raisons sociales et dans de nombreux pays.
Même si elle n’était que de 10% de ce montant, c'est-à-dire comparable à celle volée par Mobutu, elle n’en resterait pas moins une des causes de la révolution que connait l’Egypte en ce moment. Et Ben Ali fait figure d’amateur. C’est de l’argent pris à tous les Egyptiens ainsi qu’aux investisseurs étrangers et qui devra leur retourner. Cela me semblerait une des premières exigences du nouveau pouvoir, quel qu’il soit : faire rendre gorge à l’ogre – Raïs ! Du moins autant que ce sera possible.
En comparaison, l’affaire des deux vols en jet privé qui sont reprochés à notre Ministre des Affaires étrangères ne pèse guère. Il ne s’agit pas d’argent public. Personne n’a été directement lésé. Ah si, le peuple tunisien dont les combats pour la liberté devaient paraître dérisoires contemplés à 10.000 mètres d’altitude. Ce qui choque dans cette affaire c’est qu’un ministre des affaires étrangères s’affiche avec un « prépondérant » d’un pays connu pour sa dictature et sa corruption et, plus grave, qu’elle n’y ait pas vu malice. Mais c’est normal : le Président n’avait-il pas, dès son élection, fait une croisière sur le yacht d’un puissant homme d’affaire ? Comment penser une seconde que Nicolas Sarkozy pourra reprocher ces peccadilles à MAM ? Il est pourtant plus que temps de revenir à des règles de comportement strictes pour les membres du gouvernement et pour les élus nationaux.
Colère des magistrats désignés comme responsables d’un non suivi du présumé assassin de la jeune Laetitia. Le mouvement s’est généralisé à tous les tribunaux de France. Il y a donc un vrai problème. Montée en ligne de l’aile dure de la droite de l’UMP et du Premier ministre. Sans doute pensent-ils que c’est un thème porteur vis-à-vis de leur électorat. Comme les diplomates, autre catégorie vilipendée par Nicolas Sarkozy (« les petits pois »), ils ne peuvent guère se défendre. Y a-t-il eu dysfonctionnement du fonctionnement de la justice à Nantes ? Oui puisque le présumé assassin aurait dû faire l’objet d’un suivi judiciaire par le service de probation. Ceci n’aurait aucunement garanti qu’il ne passe pas à l’acte dans les mêmes conditions. Est-il juste de protester contre les réductions d’effectifs de la justice qui ne permettent pas de mettre en œuvre les décisions des juges ainsi que le suivi des sortants de prison ? Je le pense : c’est le cœur du débat.