C’est la visite de Dominique Strauss-Kahn à Paris pour la réunion des ministres des finances du G20. Rien de spécial : cela fait partie de son boulot. Tous les medias se sont emparés de la petite phrase de son épouse (notons quand même qu’elle est appelée Anne Sinclair et non Anne Strauss-Kahn) indiquant qu’elle ne souhaitait pas qu’il fasse un second mandat au FMI.
Pour la nécessaire et difficile réforme du FMI qui est engagée mais au milieu du gué, ce serait dommage. DSK a, jusqu’à maintenant, piloté avec succès, l’ouverture du conseil d’administration aux pays émergents, l’augmentation considérable des moyens financiers du Fond et surtout le changement des politiques économiques à mettre en œuvre par les pays en difficulté. Il a développé la prise en compte de la dimension sociale et du développement durable. Il a enfin fait jouer un rôle important au FMI dans la sortie de crise financière. S’arrêter là , ne serait ce pas dommage d’autant qu'il y a quantité de dossiers ouverts : une taxe sur les transactions financières, le contrôle des banques, les paradis fiscaux, les fonds spéculatifs, …. ?
Une question n’est pas tranchée : lui offrirait-on un second mandat ? Les pays émergents réclament le poste qui leur a été plus ou moins promis ; les États-Unis et les pays anglo-saxons n’aiment pas les gens brillants et trouvent probablement qu’il en fait un peu trop. Je n’ai donc aucune certitude de ce côté. Par contre, ce dont je suis sûr, c’est que DSK restera dans le calendrier qu’il s’est fixé avec une déclaration de candidature éventuelle en juin, juste avant la primaire. Il a raison quand on voit les tombereaux d’injures et de critiques que l’éventualité d’une candidature déclenche à droite, ce qui est normal, mais aussi à gauche y compris dans les rangs même du PS. Pourtant la primaire promet d’être intéressante avec François Hollande qui a plein d’idées, en particulier pour l’économie, Ségolène Royal qui a de l’expérience dans le développement durable et Arnaud Montebourg qui est un bon agitateur d’idées. À condition de ne pas tomber dans les attaques ad hominem.
PS : je vous retrouve lundi 24 à mon retour d’une visite aux communautés françaises du Laos, du Cambodge et de Thaïlande (voir entretemps mon carnet de voyage).