Ce sera le résultat de dimanche prochain qui sera vraiment porteur d’enseignement. Mais une constatation s’impose dès maintenant : le risque d’implosion électorale de l’UMP a créé une division profonde en son sein entre les partisans d’une ligne autoritaire, dure, répressive qui est prête à se rapprocher du Front national et une ligne plus libérale, ouverte qui refuse un tel voisinage.
Ne nous y trompons pas, il s’agit d’une division de fond qui va s’agrandir avec le temps et les difficultés. Je ne suis pas loin de penser que nous voyons là réapparaitre la distinction classique en France entre la droite bonapartiste et la droite orléaniste. Nicolas Sarkozy pensait avoir réalisé l’unification de la droite française par l’absorption de l’UDF par l’UMP. Il n’en est rien : sous le chapeau commun cheminaient toujours deux approches irréductibles. Elles reviennent maintenant à la surface : ce sont bien des deux droites que René Rémond avait si bien décrit.
PS à lire absolument « Les épines et les roses » de Robert Badinter dans lequel il relate son expérience de ministre de la justice de 1981 à 1986 avec ses grandes heures mais aussi ses difficultés pour améliorer la situation dans les prisons et le manque cruel de moyens pour rendre la justice. Écrit avec toute sa sincérité et son talent par un des ces justes que nous sommes fiers de côtoyer.