En regardant la cérémonie en hommage à Aimé Césaire cet après midi au Panthéon, je me sens fier pour lui, pour son œuvre, pour l’honneur rendu au peuple esclave que nous avons déporté dans les Îles. Homme de lettres, philosophe, homme politique, il est, comme Mandela, un Juste et je me réjouis que la République et son président lui rendent ainsi hommage.
Et pourtant, en même temps, une sorte d’hésitation, de réticence. Je cherche à ne pas être partisan car, dans ce domaine il ne peut y a voir de parti pris. Mais ce petit quelque chose qui me tarabuste, c’est Nicolas Sarkozy ou plutôt le décalage entre l’Idéal que représente Césaire, et sa politique autoritaire, anti musulmane et anti immigrés. Et je me demande ce qu’Aimé Césaire en aurait dit !
Un mot de l’Internationale Socialiste. Elle passe pour une vieille dame respectable mais tant que ça. On lui reproche, à juste titre, d’avoir compté dans les rangs de cette vénérable institution des partis comme le RCD de Ben Ali ou le PND égyptien de Moubarak. Je peux vous dire qu’il y en a encore des dizaines d’aussi peu respectables dans les 100 et quelques partis membres. Cela tient d’abord au fait que les partis eux-mêmes évoluent et le pari de Willy Brandt puis de Pierre Mauroy, présidents de l’IS dans les années 70 à 90, étaient d’aider ces partis sur la voie de la démocratie.
En tous cas, aujourd’hui, il est temps de remettre de l’ordre dans la maison en étant beaucoup plus rigoureux sur les critères démocratiques et éthiques : l’IS a les moyens d’exclure rapidement les partis qui ne répondent pas à ces critères. Et puis en redonnant du dynamisme à l’IS que l’on n’entend plus guère sur les grands dossiers : le développement, les biens durables, la démocratie, ... Cela passe encore une fois par un accord entre allemands et Français, entre le SPD et le PS.