J’étais au Conseil national du PS ce matin à la Cité des Sciences à la Villette dans une salle un peu glauque du sous-sol pour le débat sur le projet présenté par Martine Aubry.
Je le dis tout de suite, je le considère comme un très bon texte. Il est d’inspiration clairement social-démocrate et propose des mesures économiques et sociales fortes. Il est construit sur une vision optimiste de l’avenir et doit redonner espoir aux Français découragés par tant d’années de chômage, de galère salariale, de démantèlement des services publics. Il s’adresse de plus à la jeunesse. Enfin, il est clair, hiérarchisé et donne les indications sur les politiques nous proposons. C’est l’outil dont nous avons besoin pour mener campagne. Bien sûr, il est perfectible et nécessite certains compléments comme l’ont souligné plusieurs orateurs, en particulier sur les villes, la régionalisation.
Le climat était d’ailleurs chaleureux et constructif. Cela faisait longtemps que je n’avais vu un tel climat d’unité sincère même si les arrières pensées présidentielles ne sont pas loin.
En sortant, je profite de l’occasion pour faire une excursion à pied le long du canal de l’Ourcq vers Pantin. Je passe devant les Grands moulins et l’ancienne usine à gaz où, vers 1880, travaillait mon arrière grand père comme ouvrier. Sa femme vendait la soupe à la sortie d l’usine, d’où son surnom de « mère la soupe ». Je ne tire pas de vanité de cette origine ouvrière car je ne crois pas que cela ait la moindre importance dans notre déterminisme. Flânant là, dans ce quartier devenu ces dernières années assez bobo avec de beaux appartements donnant sur le canal, j’essaie d’imaginer ce que pouvait être leur vie quotidienne.
J’ai eu l’occasion ces derniers jours de visiter deux associations dirigées par des camarades-retraités, qui ont décidé de s’investir dans le concret et le social. L’une est le centre social du 15e arrondissement, l’autre le réseau parisien de soutien à l’emploi. Le travail de ces associations est admirable : elles s’occupent de resocialiser des chômeurs de longue durée, de leur redonner confiance en eux-mêmes, de leur trouver un emploi. Elles aident aussi les migrants en difficulté, servent de boite postale, de lieu de conseil et soins, ... Ce sont essentiellement des bénévoles qui les font marcher, qui trouvent les financements, ... Il est dommage que la tradition française sépare si fortement le militantisme politique et social.
Enfin, les divisions de la droite s’accentuent et s’accélèrent. Ce sera une lame de fond : les forces de la division sont infiniment plus fortes que celles de l’unité. Nous verrons renaître les centres, l’UDF, un parti radical, ... et cela indépendamment même des candidatures à l’élection présidentielle. De ce point de vue le fait que Jean-Luc Mélenchon soit devenu le candidat commun du PCF et du Parti de gauche est une bonne nouvelle. Malgré ses paroles souvent excessives, c’est un véritable homme de gauche et nous nous retrouverons toujours.
Enfin le débat sur la loi bioéthique qui nous a occupé cette semaine a été passionnant et de grande qualité (lire des extraits de mes interventions en séance). Cela correspond à l’idée que l’on se fait de ce que devrait être un débat parlementaire au lieu de ses votes bloqués et verrouillés qui sont notre pain quotidien.