La candidature de Nicolas Hulot est elle une bonne chose ? Il y aura une vraie primaire au sein des Verts et associés entre Eva Joly et lui : c’est une preuve de démocratie vivante surtout avec deux candidats aussi contrastés. À ce stade, sa personnalité publique n’apparait pas encore, cachée derrière celle du reporter timide de documentaires sur la nature. Elle est peu affirmée politiquement : Nicolas Hulot n’est pas très clairement identifié politiquement : plus centriste qu’à gauche, très cadre de vie et moins sociétal, point hostile au nucléaire.
Mais peut être est cela que les Français apprécient en lui, du moins à ce stade. Il semble qu’il devrait plutôt mordre sur l’électorat de gauche (pour 50% et au centre ainsi qu’à droite pour le reste) : de ce point de vue, la nouvelle n’est pas si bonne. Dans la configuration de l’élection présidentielle de 2012, la stratégie du PS est d’être premier sinon second au premier tour, étant donné que tout candidat socialiste doit pouvoir gagner au second tour. Une candidature de Mélenchon couvrant notre gauche est acquise, de même qu’une candidature écologiste. Cela veut dire que pour atteindre les 25% minimum dont nous avons besoin, il ne faut pas d’autres candidatures de gauche.
Je me réjouis de la chute de Laurent Gbagbo qui met fin à une situation de guerre civile très douloureuse, en particulier pour nos ressortissants français dont certains ont perdu tous leurs biens professionnels et personnels. Que cela ait été fait avec le soutien plus ou moins affirmé des forces françaises n’est pas condamnable. Nous avons fait notre devoir et sauver des vies humaines. Les difficultés les plus graves commencent pour Alassane Ouattara (ADO) dont je fus le « nègre » en son temps (1971-1972) lorsque j’écrivais les discours libéraux pour lui (ministre du Plan de Félix Houphouët-Boigny) et pour Konan Bédié (ministre des finances). J’étais coopérant militaire et un membre de leur cabinet un peu paresseux me sous-traitait cette activité fastidieuse qui me permettait d’arrondir mes fins de mois (serrées).
Ces difficultés sont la réconciliation nationale entre le nord et le sud, entre les grands groupes ethniques. La détermination des responsabilités des massacres de Duékoué et les procès éventuels, la relance économique de ce pays riche et pourtant ruiné, la surveillance attentive de Guillaume Soro, son premier ministre. Celui-ci a été le chef des Forces nouvelles du nord et conduit à la partition du pays puis premier ministre de Laurent Gbagbo avant d’être le sien. Il est jeune et doit envisager son propre avenir.
Hosni Moubarak a fait une crise cardiaque lors d’un interrogatoire. Avez-vous remarqué le nombre important de dictateurs déchus qui sont victimes d’accidents graves de santé dès qu’ils sont mis en cause ? On les hospitalise et en général ils disparaissent de la circulation : Moubarak, Ben Ali, Pinochet, ... la liste est longue.
Nous avons terminé hier le débat sur la loi « immigration » avec le nouveau ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Très décevant, un blocage complet, une obstination idéologique quasi stalinienne. (Vous pouvez lire de larges extraits de mes interventions en séance en cliquant ici.)