L’Expansion publie un de ces marronniers, « l’argent des élus », qui refleurissent tous les six mois, comme » les réseaux secrets de la franc-maçonnerie » ou « ces financiers occultes qui gouvernent le monde ». Pourtant, en tant qu’élus, nous devons nous y intéresser parce que cette question se pose dans l’esprit de beaucoup de nos concitoyens soit qu’ils pensent que nous sommes grassement payés et que nous avons de nombreux avantages soit qu’ils pensent que nous « arrondissons » nos fins de mois de différentes manières.
Il faut faire la lumière la plus crue sur ces différents points : un sénateur reçoit une indemnité « pour vivre », actuellement de 5514€. Il a également une indemnité représentative de frais de 6765 € qui lui sert pour les frais liés à son activité. Pour ma part, elle me sert essentiellement à payer une assistante supplémentaire ainsi qu’un complément de rémunération à mes assistants, leurs dépenses de voyage, une contribution au PS, les dépenses de documentation, des soutiens à différentes associations françaises, en particulier en Afrique et à Madagascar, les invitations diverses.
Nous avons une carte Navigo et SNCF pour voyager gratuitement, ainsi que les taxis parisiens. Pour mon mandat de sénateur des français à l’étranger, mes frais de voyage sont pris en charge et je suis souvent logé à l’ambassade. Il y a aussi la fameuse retraite : l’avantage que nous avons est de pouvoir cotiser double donc de constituer une retraite deux fois plus vite et de ne pas être limité par l’âge. Pour le reste le système est calqué sur celui du régime général. Enfin, il me parait tout à fait normal de fournir annuellement une situation de son patrimoine et de ses revenus.
Pour ma part, je suis un partisan résolu du mandat unique renouvelable une fois, à l’exception d’un mandat non exécutif municipal. Toute mon expérience me montre qu’il n’est pas possible d’assurer sérieusement un mandat de parlementaire parallèlement à un autre mandat. Dans la même ligne, je suis pour l’interdiction de toute autre activité rémunérée quelle qu’elle soit. Notre rôle de législateur nous oblige à une situation où aucun conflit d’intérêt ne doit être possible.
Pour compléter le tableau, je plaiderai pour la présence en commission et pour le vote personnel en plénière.
PS : Pour ceux qui s’intéressent à la seconde guerre mondiale, lire les « Carnets de l’interprète de guerre » d’Elena Rjevskaïa (ed. Bourgeois). Ce sont les mémoires d’une interprète russe (vers l’allemand) qui a participé à tous les combats de l’armée russe de 1941 à la prise de Berlin où elle était auprès de l’état-major. C’est très vivant, plein de poésie et de renseignements passionnants. La guerre vécue de l’intérieur et du côté russe.