Oui, mais ce n’est pas un sujet de réjouissance. Une fois que l’on a dit qu’il nous faut attendre la matérialité des faits, la version de DSK, qu’il faut respecter la présomption d’innocence, … que penser ?
D’abord que le système judiciaire américain (mais en serait il différemment en France ?), allié au délire des medias, nous donne, depuis 30 heures, une seule version : celle de la femme de chambre relayée par le procureur de Harlem. Et quelle fonctionne uniquement à charge. Nulle possibilité pour DSK de se défendre : une réputation jetée aux chiens comme disait François Mitterrand. Il y a là une situation injuste.
Quelque soit le verdict, il est déjà coupable dans les yeux de l’opinion publique mondiale. Il n’y a qu’à lire les titres des journaux américains de ce matin. De ce point de vue, le système judiciaire britannique, qui protège par le secret absolu la phase d’instruction sous peine de sanctions très lourdes, est bien meilleur.
Seconde observation : sa participation aux primaires du PS est terminée car, même innocent, il sera englué pendant des semaines dans une procédure judiciaire complexe, à charge. Sauf, espoir peu crédible, s’il est possible de démontrer rapidement que la chambrière est une affabulatrice ou, pire, participe à une extorsion de fonds. Mais cela parait peu probable. Peut être y a-t-il eu un ou des gestes déplacés de DSK envers cette dame qui a grossi l’affaire ?
C’est une grande déception pour ceux qui comme moi se sont engagés tôt derrière DSK convaincus qu’il était le candidat capable de passer le 1er tour largement en tête et donc d’assurer la victoire.
Les cartes de la primaire sont donc rebattues et, réponse à ceux qui en critiquaient le principe, elle retrouve tout son intérêt. François Hollande certes qui fait une bonne campagne. Martine Aubry décidera-t-elle d’y aller ? Elle est en position. Et peut être Laurent Fabius qui reste un des meilleurs malgré son vote de 2005. Manuel Valls, Pierre Moscovici, Gérard Collomb ont aussi dit qu’ils se lanceraient. Nous aurons donc de nombreux « petits » candidats, ce qui va compliquer la donne. Je serais pour que nous fassions tout notre possible pour limiter la consultation aux deux ou trois candidats capables d’être celui du Parti socialiste.
Malgré le principe qui est le mien qu’un responsable politique a le devoir de s’engager et de dire ce qu’il pense, pour le moment, je vais observer et réfléchir.
C’est peut être aussi parce que je me suis toujours trompé dans le choix de mes candidats à la primaire ou à l’élection présidentielle : Rocard, Jospin, DSK ! Il est temps que j’arrête !