Polémique déclenchée par la proposition d’Eva Joly de supprimer l’aspect militaire du défilé du 14 juillet : un de ces débats comme les Français en raffolent ! Alors allons-y de notre grain de sel.
Il est exact que l’habitude du défilé militaire pour le 14 juillet peut se discuter : il s’agit de célébrer la Révolution (en fait, la fête de la Convention) et non une ou des victoires militaires (ceci peut se faire le 8 mai ou le 11 novembre). Mais l’habitude en est prise et le défilé est populaire. Il symbolise aussi l’attachement de la Nation à son armée et ce d’autant plus que nous avons maintenant une armée professionnelle.
L’aspect le plus important, me semble t il, est que nos forces armées sont pour l’essentiel au service de la paix par les opérations menées pour l’ONU, l’OTAN ou pour l’Union européenne soit pour préserver les droits de l’homme et les libertés contre un régime dictatorial (Libye) soit pour préserver la paix et aider à reconstruire un État de droit (Liban, Afghanistan, Congo, Darfour, ...).
Nous sommes loin de l’armée de l’affaire Dreyfus. Les soldats qui tombent dans ces engagements le font au nom de valeurs que nous défendons tous et il est légitime que nous leur rendions hommage.
Un nouvel essai d’Alain Minc : « Un petit coin de paradis » chez Grasset. L’idée est que l’Europe, c’est mieux que les États-Unis dans de nombreux domaines mais que nous – Européens – nous n’en avons pas conscience ou nous n’en sommes pas fiers.
Je crois que c’est juste car nous savons que les libertés, la justice américaines sont critiquables, que le système social offre peu de garanties pour les chômeurs, les faibles, les malades et que la course effrénée au dollar n’est pas compensée par la référence fréquente à la foi protestante. Il est exact aussi de dire que les européens ne sont pas suffisamment fiers de leur société et du chemin formidable que représente, depuis 50 ans, la construction européenne.
Mais tout cela tombe un peu à plat devant le manque de perspectives et de projet d’avenir. Là, on sent qu’Alain Minc retourne à ses vrais amours qui sont les grands patrons du CAC 40 et Nicolas Sarkozy qu’il conseille dans leurs stratégies financières et politiques : l’Europe, oui mais celle du business ! Or c’est précisément là-dessus que se sont développés la méfiance et le rejet de l’Europe : tout pour le marché et la libre concurrence, rien pour les hommes !
C’est autre chose qu’il nous faut, une autre Europe !