C’est une bien mauvaise nouvelle qui tombe entre Noël et la Saint Sylvestre : la hausse du chômage s’est accélérée en novembre chez les jeunes et chez les seniors. Avec 30000 inscriptions de plus (1000 par jour), la France acompte aujourd’hui 2,8 millions de chômeurs (10% de sa population active) et, avec les temps partiels, environ 4 millions.
Nous savons quels ravages fait le chômage dans les familles, dans les cités, les déficits qu’il engendre à la sécurité sociale, dans les budgets de l’État et des collectivités locales. Et ses conséquences politiques qui sont la perte de crédibilité des partis politiques sauf les plus populistes et démagogues. C’est pourquoi le PS et la gauche ne doivent pas donner dans la critique facile.
Bien sûr, il faut rappeler à nouveau que la politique de rigueur et seulement de rigueur qui est imposée par l’Allemagne et suivie par l’union européenne et la France a pour conséquence une chute de l’activité économique, voir une régression pour 2012. Qu’il faut avoir une action plus dynamique d’investissement économique financée par les emprunts européens. Qu’il ne suffit pas de convoquer un « sommet social » pour le 15 janvier (demandé depuis plus d’un an par les syndicats) avec pour objectifs de faciliter le temps partiel, les rémunérations à la baisse, … Mais sans doute devons nous étudier toutes les solutions possibles comme l’a fait l’Allemagne dans les années 1999 (quoique les circonstances économiques soient différentes).
La gauche pense relancer l’activité économique par une action sur la demande et par des investissements rendus possibles par la récupération de fiscalités injustes, par des emprunts de l’Union, par la suppression des heures supplémentaires exemptées de charges (4 milliards d’euros). Mais tout ceci ne sera pas chose facile : il faudra un accord de nos partenaires européens et en premier lieu de l’Allemagne qui ne sera pas facile à obtenir. Il faudrait aussi mettre en place une protection de nos marchés industriels plus efficaces vis-à-vis des pays asiatiques. Il serait nécessaire que la BCE puisse jouer pleinement son rôle de banque centrale, c'est-à-dire pas seulement veiller à la modération des prix mais aussi alimenter les marchés en liquidités , racheter des dettes souveraines et agir de manière significative sur le taux de change de l’Euro.
Il est nécessaire de trouver un équilibre délicat entre la réduction des déficits et cette reprise de la croissance. Un travail d’horloger, que dis-je, de chirurgien !