Quelle journée pour notre petite ville d’Amboise, nichée au pied de son château Renaissance et le long de la Loire. Une visite du président de la république ! Pensez donc.
Cela faisait des lustres que pareille chose ne nous était pas arrivée ; si, une visite de la Reine d’Angleterre en 1960 mais c’est tout. Et pour célébrer le centenaire de la naissance de Michel Debré qui en fut le maire de longues années avant d’être battu et obligé de s’exiler à la Réunion. Notre Président qui n’est pourtant guère porté sur les valeurs gaullistes, doit vouloir faire un geste en direction des vieux (ou moins vœux) grognards de la Vème République.
En tous cas, on doit reconnaître que Michel Debré, qui aimait souffrir et qui avait fait de l’obéissance au général de Gaulle un dogme (voir l’indépendance de l’Algérie), a été un grand serviteur de la République, aussi peu bling bling que certains le sont, rigoureux et d’une parfaite honnêteté.
Et avec tout ça, on aurait presque oublié la dégradation du triple AAA de la France en AA+ et le florilège d’âneries qui l’ont accompagné, en particulier de la part de François Fillon (souvent mieux inspiré) et de François Baroin. Voilà un grand défaut des politiques français : ne jamais reconnaître une erreur, un échec et toujours fanfaronner quelque soit la situation. Lorsque Michel Rocard avait fait une intervention le lendemain des élections législatives de 1993 où il reconnaissait l’échec de la gauche, quelle volée de bois vert n’avait il pas reçu ! Cela aussi fait partie des différences qui existaient entre la dite « deuxième » gauche et la culture jacobine.
Personne ne peut se réjouir de cette dégradation car elle souligne les maux dont soufre l’Europe (pas de décisions, parlotes infinies, calendriers bien trop longs de mise en œuvre) et ceux de la France (perte de compétitivité, croissance neurasthénique). Mais tout le monde voit bien comment elle est aussi un démenti cinglant à la politique de notre gouvernement qui avait fait de sa gestion de la dette un critère central. Et finalement ce que dit Standard & Poor's n’est pas très différent de ce que nous disons ici depuis des mois : pas de confiance dans la volonté des gouvernements européens d’agir fortement et rapidement, danger d’une politique uniquement centrée sur les dépenses publiques et qui entraine la récession de l’économie (voir l’exemple de la Grèce).
Allons, il ne sera pas dit que je suis un anti-sarkozyste primaire. Une bonne nouvelle, si elle est vraie et ne cache pas d’arrières pensées : sa décision de ne plus procéder à partir de maintenant, à de nouvelles nominations de hauts dirigeants dans l’État. Cela l’honore.