Dépêche de l’AFP d’hier : « 600 millions d’euros de redressement fiscal pour les héritiers du marchand d’art Wildenstein ». Cela laisse rêveur, un montant pareil et encore, semble-t-il, c’est sans les pénalités !
Il est vrai que la fortune des Wildenstein est évaluée à environ 4 milliards d’euros. Environ car comme toute famille richissime, exilée fiscale (il est vrai aux États-Unis), ils ont dû bien planquer dans différents endroits discrets du monde. Et là c’est encore plus facile car il s’agit de toiles de maître (et pas rien : des Matisse, des Cézanne, des Gauguin, …). Il y en a même de soustraits à l’épouse du papa Daniel et cachés dans des différents paradis fiscaux. La famille a, du reste, une île privée aux Îles Vierges, c’est plus commode pour regarder le contenu des coffres. (J’aime bien cette idée que quand on a besoin d’un peu de cash, on ouvre un coffre et on se dit « je vais vendre ce petit Picasso ou bien ce Dürer »).Ceci sans parler d’une nouvelle mise en examen pour recel de biens volés qui ont été découverts dans une récente perquisition à l’Institut Wildenstein à Paris. Tout cela n’est au fond que la chronique habituelle des gens très riches et vérifie une fois de plus le dicton qui veut que « plus on a de bien, plus on fraude ». Ainsi, selon « Le Point », ce pauvre Monsieur Guy ne déclarait en 1998 que 870 francs de revenu par mois. Et de toute façon, avec la morgue habituelle de « ces gens là », il n’a aucunement l’intention de payer ce qu’il doit au fisc.
Ce qui est plus intéressant pour nous Français de l’étranger, c’est la position de Guy Wildenstein : conseiller UMP élu à l’Assemblée des Français à l’Étranger pour l’Est des États-Unis, ami et financier de Nicolas Sarkozy, représentant de l’UMP dans ce même pays, ex candidat à l’élection législative. Mais même eux n’ont pas osé, et on lui a gentiment demandé de laisser l’investiture à Fréderic Lefebvre, l’ineffable flingueur de Nicolas Sarkozy, le célèbre auteur de Zadig et Voltaire !
Chacun a ses brebis perdues et je ne prétends pas que la gauche n’ait pas les siens. Par contre ce qui n’est pas acceptable c’est l’attaque de Valérie Rosso-Debord, la nouvelle Morano de Sarkozy, contre François Hollande sur la présence de Yannick Noah au meeting du Bourget alors qu’il aurait des difficultés avec le fisc. Outre que celui-ci est de nouveau fiscalement domicilié en France, il fait l’objet d’un redressement fiscal qu’il conteste devant le Conseil d’État, et dont il a dit « Où je ressors tranquillement et je sortirai les mains dans les poches, où je paierai et à ce moment-là, je paierai ». Les deux situations ne sont donc pas comparables. Un peu de décence tout de même, chère Madame Rosso-Debord.