Avant cet évènement planétaire que sera demain la révélation du programme de Nicolas Sarkozy, quelques remarques brèves sur la campagne :
- L’attaque du candidat UMP contre les syndicats me laisse sans voix. Après avoir voulu un sommet social, il y a deux mois, avec les syndicats et loué les vertus du dialogue social, le voilà qui voue aux gémonies CGT et CFDT, simplement parce que ces deux centrales s’interrogent sur sa capacité à agir pour l’emploi dans la sidérurgie lorraine. Que le Medef fasse de la politique en soutenant sans vergogne le candidat de l’UMP lui pose moins de problème. C’est une des grandes faiblesses de notre pays : il n’y a qu’une poignée de salariés syndiqués, il y a une méfiance entre les partis et les syndicats (merci à la Charte d'Amiens). Bref le monde salarial est en situation de faiblesse et il n’y a aucune tradition de négociation et de recherche d’un compromis positif. Je n’ose citer une fois de plus l’Allemagne. En tout cas la réunion des deux groupes parlementaires socialistes hier matin était pleine d’allant et de volonté de gagner.
- Je m’étonne que l’affaire du financement suspecté de la campagne du candidat de droite en 2007 par la famille Bettencourt ne soit pas éclaircie. L’enquête avance à pas de tortue (je ne mets pas en cause les juges), la presse en parle très peu comme effrayée … Pourtant M. de Maistre reste en prison et le candidat a avoué hier qu’il a bien rencontré M. Bettencourt !
- Il nous appartient de revenir sur le bilan des 5 années Sarkozy parce que le résultat en est tout simplement effrayant. Ce n’est pas moi qui le dit mais un journal pourtant proche des milieux d’affaires, « Les Echos ». Il a publié hier matin un numéro spécial intitulé « L’audit de la France » qui égrène les mauvaises nouvelles : emploi (4 millions de chômeurs), croissance : 0 au quatrième trimestre 2011, commerce extérieur : 75 milliards de déficit, déficit du budget de l’État en croissance, … tous ces indicateurs étant en détérioration rapide. Le travail à faire pour remettre notre pays sur pied semble énorme : raison de plus pour commencer tout de suite.
- Heureusement, j’ai rencontré Axel Schäfer, député allemand, vice président du Bundestag avec qui je constate que l’identité de vues sur la politique économique européenne entre le PS et le SPD est plus que grande sur la nécessité de relancer la croissance par l’investissement, sur le pouvoir d’achat , sur la taxe de transaction financière, sur le gouvernement budgétaire : voilà au moins une bonne préparation pour l’avenir.