Hier soir, le conseil national du PS s’est réuni à la Mutualité, toute relookée, pour tirer le bilan de l’élection présidentielle et revoir une dernière fois François Hollande.
J’avais déjà noté dans un précédent billet de mon blog, les rituels politiques et sociaux de ces réunions longues et souvent formelles. J’ai découvert hier ce soir deux aspects que je n’avais pas encore observés : l’ordre d’occupation des sièges répond à des règles sociales très élaborées.
Si on peut comprendre que le premier rang soit occupé par les principaux responsables du parti, il est intéressant de voir que les rangs successifs se remplissent selon un ordre protocolaire spontané : anciens ministres, maires des grandes villes, présidents de conseil régional et général, parlementaires puis enfin les membres ordinaires du conseil national, au fond ou sur les ailes. Bien sûr, les ambitieux se glissent là où il le faut.
Une seconde observation plus récente : chacun, aussitôt assis, consulte son Smartphone, ses mèls et se met à pianoter fiévreusement : c’est un signe extérieur de pouvoir. Ne pas le faire vous fait passer pour quelqu’un sans responsabilités. D’où ces rangées de têtes penchées qui donnent l’impression de ne pas regarder ni même écouter les débats !
Sur le bilan de l’élection présidentielle, rien à dire qui ne l’ait déjà été. Sur la campagne législative à venir, il s’agit d’éviter une cohabitation inutile et négative pour la mise en œuvre de la politique définie par François Hollande, de constituer une majorité pour le changement. L’UMP, elle, est dans l’hésitation et dans le doute. Elle se cherche un chef pour la conduire à la prochaine bataille et se divise en particulier sur l’attitude à adopter vis à vis du Front national. Dans 333 circonscriptions, François Hollande est arrivé devant Nicolas Sarkozy et dans 159 circonscriptions le Front national pourra se maintenir, même si en pratique, il ne le fera que dans 30 ou 40 cas. Il y a également une cinquantaine de circonscriptions dans lesquelles la gauche peut se trouver en danger et doit éviter une triangulaire. Un accord doit donc recherché avec nos partenaires de la gauche. C’est d’ailleurs une tradition que nous avons avec le PC et qui devrait être reconduite.
François Hollande a fait un discours émouvant, rappelant tout son temps et son engagement au PS, sa fidélité à l histoire qui est la notre. Il dit aussi sa volonté d’une présidence non partisane de la France, de ne pas tenir de réunions socialistes à l’Élysée. Et nous dit venir nous revoir ... dans cinq ans. C’est émouvant car nous sommes à la fois heureux, fiers et tristes de ce petit départ. Il y a ce soir comme un petit air de blues sur la Mutualité.