Le gouvernement Ayrault nommé hier soir a le mérite de la parité, de la jeunesse et de la diversité. Il doit mettre en œuvre les premières mesures du quinquennat, celles qui ne nécessitent pas de législation mais seulement des décrets ou des arrêtés.
Nous en aurons un premier goût avec le Conseil des ministres de cet après midi : charte de déontologie pour les membres du gouvernement, baisse de leurs salaires de 30%. Mesures symboliques mais qui s’inscrivent dans une nouvelle approche à l’art de gouverner.
La droite, qui lèche ses plaies, glose sur le fait que Martine Aubry ne soit pas au gouvernement. Il est pourtant facile de comprendre que c’est elle qui est la mieux placée pour conduire la bataille des législatives : elle a une grande expérience de tels combats (les dernières régionales, municipales, les conseils généraux). Elle s’y emploiera pendant que le premier ministre et le gouvernement prendront les premières mesures fortes pour redresser la France et sa situation économique, budgétaire et financière. C’est au contraire une très sage répartition des tâches que François Hollande a opérée là, avec le soutien de chacun. Nous ne saurons pas si dans le secret de son âme, Martine Aubry aurait préféré être premier ministre mais c’est le Président qui décide.
Bienvenue à Yamina Benguigui, ministre déléguée aux Français à l’étranger et à la francophonie. J’imagine que son origine algérienne, sa sensibilité et son travail sur les immigrés en France en fera aussi le ministre des immigrés dont on a besoin.
Cette semaine, passage à Paris de nombreux responsables politiques malgaches que j’ai reçus au Sénat. Chacun a sa version de la situation politique dans la Grande Île et cela n’aide pas à la compréhension d’un imbroglio particulièrement complexe.
Comme on parle d’île, cela me renvoie à un petit roman passionnant que je viens de lire : « Le gouverneur d'Antipodia » de Jean-Luc Coatalem (éd . Le Dilletante). Cela se passe dans une de ces îles éparses ou abandonnées (voir l’Atlas des îles abandonnées de Judith Shalansky), ces petites îles sans population ou avec quelques personnes (chercheurs, météorologues, …). En particulier dans l’Océan austral.
C’est le cas d’Antipodia quelque part entre Maurice et les Kerguelen. Où vivent deux représentants d’une société de pêche. Loin de tout, dans une nature splendide mais hostile, les relations difficiles entre ces deux hommes se détériorent. Jean-Luc Coatalem qui partage avec moi une adolescence à Madagascar fait partie des auteurs voyageurs ou bourlingueurs comme Nicolas Bouvier qui vous font découvrir les autres mondes.