J’ai écouté l’ancien Premier ministre ce matin, interviewé par l’inusable Elkabbach sur Europe 1. Il conteste très fort la mise en place d’une retraite à 60 ans pour celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont leurs 41,5 annuités.
Cette mesure prend en compte la pénibilité, les congés de maternité pour les femmes et une période de chômage. Il est exact que cette mesure à un coût, de l’ordre de 1 milliard d’euros en 2013 puis 2 milliards. Elle sera couverte par une cotisation additionnelle des salariés et des employeurs de 0,1 point (2 € par mois en moyenne). François Fillon nous explique que c’est une mesure démagogique, dangereuse pour les finances publiques comme si le débat n’avait pas eu lieu pendant la campagne présidentielle et comme si les électeurs ne s’étaient pas prononcés clairement. C’est son droit de dire ce qu’il pense mais après avoir creusé un déficit public de 600 milliards d’euros en 5 ans, il n’est sans doute pas le plus qualifié. Il ferait mieux de mettre de l’ordre à l’UMP où, poursuivant la stratégie pro FN suivie par Sarkozy, les rapprochements avec l’extrême droite se multiplient, ouvertement revendiqués comme celui du candidat UMP Roland Chassain dans « Minute », adversaire de Michel Vauzelle dans les Bouches du Rhône.
Fillon rappelle aussi David Cameron, le Premier ministre conservateur britannique, anti européen notoire, qui donne volontiers des conseils aux pays de la zone euro dont la Grande Bretagne a refusé de faire partie et dont l’économie n’est guère un modèle.