Notre congrès se tient à Toulouse en octobre. Le premier depuis le difficile et douloureux congrès de Reims en 2009 et les mois qui s’en suivirent lorsque les meilleurs commentateurs donnaient le PS pour mort.
Entretemps nous avons engrangés quelques victoires électorales significatives. Un congrès pour se réjouir certes mais il faut plus : fixer l’intervention du PS pour les prochaines années et surtout son mode d’intervention. Dilemme classique : ses amis au pouvoir, un parti devient soit godillot soit infidèle.
Dans la démarche complexe et très codée de la préparation d’un congrès au PS, nous en sommes à la phase des préliminaires dites des contributions. Il y en a diverses sortes : locales (il faut prolonger le tramway rural jusqu’à Ambaric sur la Trempe), régionale ou fédérale (la Lozère doit devenir une force motrice du développement industriel de la région), thématiques (le féminisme a un avenir), …
Puis il y a les contributions dites nationales. Toujours des textes longs (on a rien à moins de 40 pages) avec une analyse de la situation française, européenne, mondiale, puis les propositions qui suivent toujours le même chemin : l’économie, le social, la vie en société, les libertés , la justice, l’Europe, le monde et on finit par quelques propositions, vite oubliées, sur la démocratie dans le parti.
Mais le plus intéressant n’est pas là. Ce qui compte c’est de savoir qui est associé à la préparation de ce fameux texte, qui sont les premiers signataires, puis les autres. Derrière ce théâtre assez amusant, se cachent les enjeux de pouvoir. Quelles alliances pour constituer une majorité au Bureau national, qui se positionne pour être Premier secrétaire avec quelles forces ?
Ainsi une contribution signée de Ayrault et Aubry qui serait l’axe d’une motion unique (ou quasi) soutenant l’action du Président de la République (en fait personne n’a lu texte non encore publié).
Je comprends l’importance de l’unité derrière François Hollande et ne peux que m’y rallier. Les combats à venir seront suffisamment durs et compliqués face à une droite revancharde. Cela n’empêche pas le débat et il y a florilège de contributions sur tous les thèmes qui devraient permettre aux sections de débattre (en réalité pas tellement car les décisions importantes se prendront début septembre et nos sections ne se réunissent guère en Août).Ce qui m’inquiète un tout petit plus, c’est le concept de la « majorité de la majorité » que l’on voit réapparaitre. C’était une invention de Mitterrand : nous étions tous dans la majorité mais les rocardiens et Mauroy étaient les supplétifs du centre constitué par les mitterrandiens purs, majorité de la majorité. Les choix importants étaient faits par cette majorité de la majorité qui a toujours tenu en lisière la deuxième gauche, si dangereuse. Il m’a semblé revoir refleurir cette idée avec un centre qui serait constitué des « hollandais » historiques autour desquels viendraient s’ajouter différents groupes comme les aubrystes, les ségolénistes, les fabiusiens, …
J’ai cru comprendre que François Hollande n’était pas favorable à cette idée et je ne peux que m’en réjouir. Il reste qu’il y aura des alliances entre les différentes sensibilités (je cois que pour le moment cela reste en pointillé), pour l’élection du premier secrétaire (dans l’hypothèse actuelle Martine Aubry sera la candidate). Et, last but not least, il y a aura les débats de fond et en particulier celui sur l’Europe, le Traité et les autres éléments de l’Accord européen qui sera le juge de paix central des prochains mois.