Ce Congrès m’a semblé presque caricatural de ces grand’ messes que nous tenons tous les trois ans. Plus que d’habitude, l’absence de débats de fond s’est fait sentir.
Est-ce à cause des résultats presque soviétiques : 68% pour la motion 1, 13% pour la motion 3 (autoproclamée de gauche, en fait nationaliste et étatiste), 11% pour celle Stéphane Hessel (sympathique mais sans grandes perspectives). Les votes de la FFE montrent un plus grand réalisme (7% seulement pour la motion 3).
Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent : fiscalité, vote du budget, compétitivité, droit de vote des étrangers, assistance à la procréation, questions européennes, Mali, ... Du reste, le débat est préempté puisque quasiment personne ne peut accéder à la tribune, un grand nombre de membres du gouvernement se sentant obliger d’y aller de leurs 10 minutes. Drôle de Congrès où les délégués élus se voient empêcher de parler ! Nous avons pourtant à trancher un certain nombre de questions urgemment. Manuel Valls se taille un succès de salle avec envolées lyriques et appels aux sentiments : il est entendu puisque la salle vibre et lui fait plusieurs « standing ovations ». Notre parti est dans ses profondeurs en accord avec les mesures que Valls met en œuvre vis-à-vis de l’émigration et des étrangers. J’avoue ne pas partager une partie de ces orientations. Emmanuel Maurel, de la motion 3 développe avec talent, les thèses passéistes des étatistes et nonistes qui ont toujours eu une audience entre 5 et 10% dans le PS.
Le reste relève d’une certaine forme de la politique : négociations complexes pour la répartition des sièges au Conseil national : 82 sur 143 de la motion 1 pour les « Hollandais » (à savoir les 4 jeunes ministres Peillon, Le Foll, Moscovici et Valls), 40 pour les aubrystes (qu’est ce que c’est aujourd’hui), etc… Quand on sait que le conseil national est une instance vide qui ne fait que ratifier les choix préparés à l’avance par la direction, on se pend à rêver. On me dit que même la motion de Gaëtan Gorce a connu les soubresauts peu démocratiques. Que peut bien penser l’opinion de tout cela ? Heureusement, rien : cela ne les concerne pas ni ne les intéresse !
Deux discours de qualité à souligner :
celui de Martine Aubry qui, en faisant ses au revoir, et non ses adieux , a lancé un message d’espoir en rappelant tout le travail fait depuis le dernier Congrès (remise au travail du PS, direction unitaire et forte, victoires à toutes les élections) puis les premières mesures prises par le gouvernement Ayrault. Elle a apporté tout son soutien et son amitié à Jean-Marc Ayrault dans la période difficile que nous connaissons aujourd’hui ainsi qu’à Harlem Désir
celui de Jean Marc Ayrault très offensif. Il a rappelé son engagement à réduire le déficit public de manière à retrouver la maitrise de notre action et le développement du dialogue social (succès sur le contrat de génération et les honoraires médicaux, conférence sociale.
Il a ensuite souligné les décisions à prendre immédiatement : préservation du modèle social, le développement des entreprises, l’emploi, la compétitivité
Ces deux discours, auquel il convient de d’ajouter celui d’Harlem Désir ce dimanche midi, ont finalement donné une tonalité forte et positive à ce Congrès.
(les textes de discours de Toulouse sont accessibles à : http://www.parti-socialiste.fr/congres/replay/)
Une forte délégation de la FFE était présente avec ses 4 délégués, les trois candidats à la responsabilité de premier secrétaire fédéral, plusieurs députés et les trois sénateurs. Un déjeuner nous a réuni samedi autour d’Hélène Conway et de Pierre Yves Le Borgn’ qui a fait ses adieux comme Premier fédéral.