« Habemus papam » disent les catholiques romains. Pour nous c’est un nouveau premier secrétaire fédéral, Boris Faure, qui succède à Pierre Yves Le Borgn’, élu député d’Allemagne. C’est une tâche lourde et souvent ingrate de gérer et animer une fédération de 2000 personnes reparties à travers le monde. Je félicite Boris et lui apporterait toute l’aide que je puis.
Parlant des catholiques romains, j’ai eu sous mes fenêtres aujourd’hui un rassemblement de ceux-ci, qui s’essayent à une manifestation de rue contre le mariage de personnes de même sexe. C’est un peu caricatural : couples de 50 à 70 ans, venus de province, et quelques familles nombreuses, veste Barbour et chapeau de feutre pour les hommes, serre-tête, collier de perles, foulard Hermès pour les dames. Rien ou très peu entre 20 et 50 ans. Ceci étant, nous devons respecter leurs idées, en l’occurrence que le mariage hétéro est un des fondements essentiels de la société parce qu’il permet les enfants et l’héritage. Ils pensent que le mariage entre personnes du même sexe va bouleverser l’édifice social et que les enfants qui y perdront leurs repères, que ce sera une tromperie et qu’ils y perdront l’aspect complémentaire entre l’homme et la femme dans le couple. Pour les catholiques sincères s’ajoute le fait qu’il s’agit d’un sacrement de l’église et d’un serment pris devant Dieu. Enfin, je note un glissement récent dans l’argumentation : on ne vise plus le mariage entre personnes de même sexe pour ne pas faire trop ringard ni trop « lutte conte le Pacs », mais on s’insurge contre les conséquences pour les enfants : ceux-ci seront forcément adoptés ou bien conçus par PMA. Au nom de « l’intérêt supérieur des enfants », il parait que c’est une mauvaise chose. Moi, je ne vois pas en quoi même si je suis pour avoir deux débats séparés : un sur le mariage, l’autre sur la PMA.
Comment répondre à ces arguments ? L’expérience montre qu’il n’y a pas de différence sensible pour les enfants élevés par des personnes de même sexe et de sexe différent, moins en tous cas que pour les familles monoparentales. On ne peut rien répondre aux questions basées sur la croyance dans tel ou tel dogme : par essence, il s’agit de croyances. Les deux points qui me paraissent emporter le soutien au projet du gouvernement sont (1) l’égalité des citoyens devant la loi, (2) le fait que la société évolue et demande cette égalité. Pensons à l’évolution des mœurs depuis la fin de la guerre, il y a 60 ans : le chemin parcouru est extraordinaire.
Note de détail de la vie parlementaire : j’ai présenté devant la commission des finances du Sénat mercredi une résolution sur l’Union bancaire en Europe qui prévoit essentiellement une surveillance centralisée des banques par la BCE (déjà adoptée en commission des affaires européennes). Ont voté contre : deux sénateurs communistes (ce qui est leur ligne) et ... Jean Vincent Placé dont on découvre chaque jour davantage l’engagement anti-européen.