Je suis comme beaucoup d’entre nous mal à l’aise sur la question des hauts-fourneaux de Florange. D’un côté il ya la référence à l’aristocratie lorraine de la classe ouvrière avec les mineurs, les lamineurs à chaud et l’attachement qu’ils ont pour leur métier et leurs hauts-fourneaux, eux-mêmes symboles de la puissance de l’industrie. De l’autre, le marché de l’acier qui est à la baisse en France (voir les ventes de Peugeot et de Renault), en Europe et dans le monde, des équipements de trop petite capacité, vieillissants (il est vrai que Mittal n’a pas investi).
On comprend que l’avenir n’est pas de ce côté. Arriver à négocier le maintien des 600 emplois est donc une réussite pour Ayrault et Montebourg et je m’étonne que personne ne le dise. Qu’on aurait il été si une partie ou la totalité de ces emplois avaient été supprimés ?
Le malaise vient plutôt de la communication : pourquoi mentionner qu’il avait un repreneur prêt à investir 400 millions d’euros. Ce ne pouvait être qu’un chasseur de primes comme il en prolifère dans ces situations. Pour quoi créer des espoirs avec la filière écologiste Ulcos : les 7 propositions de projets, provenant de différents pays de l’Union, ont été retirées car la technologie ne sera pas au point avant de nombreuses années.
La nationalisation ? C’est du bavardage de salon. Il faudrait deux ans pour préparer et négocier une loi de nationalisation avec les propriétaires, le Conseil d’État, le Conseil Constitutionnel, la Cour européenne de Justice. Et puis une fois cela fait, les 600 emplois ayant disparus entretemps, qu’en aurait fait l’État propriétaire, devenu spécialiste de la production et de la vente d’acier ?
L’expérience nous a appris que les pertes auraient été couvertes par nos impôts. La vérité toute nue c’est que la partie rentable c’est le laminage à froid, le packaging et les aciers spéciaux, très rentables : les travailleurs de Florange devront s’y réemployer. Voilà ce qu’il faut leur dire.
Un peu de bon vent quand même : le Vendée Globe qui est à mes yeux l’épreuve la plus forte et courageuse qu’une femme ou un homme puisse traverser. Voilà les navigateurs au milieu de l’Océan Indien entre le cap de Bonne Espérance et l’Australie. Ils sont obligés naviguer en limite nord de cette zone pour éviter les icebergs : le skipper que je défends, Jean Le Cam avec qui j’ai eu le privilège de courir, remonte à la 6ème place. Encore un effort et il sera en tête : ainsi va le Vendée Globe !