À lire la tribune libre de Jean-Marc Ayrault publié par le journal « Le Monde » daté de ce jour et intitulée « Pour un nouveau modèle français ».
Je reconnais que la mise en page, la typographie et même le sujet peuvent paraître quelque peu austères mais ce que dit là le Premier ministre mérite qu’on s’y arrête. C’est une tentative de situer l’action gouvernementale dans une perspective à moyen terme puisque c’est un reproche qui a été adressé à François Hollande et à lui-même. Au-delà des 12 prochains mois consacrés en priorité à lutter contre le chômage (emplois d’avenir, contrats de génération) et à restaurer la compétitivité des entreprises (crédit d’impôt et de compétitivité, fiscalité), sur quoi devons-nous faire porter la modernisation de la société française ? Essentiellement sur une culture nouvelle de l’innovation et du risque pour les entreprises (j’ajoute à titre personnel, liquidons ce détestable principe de précaution, ce travers réglementaire et normatif qui décourage tous ceux qui veulent agir et créer), et sur de nouvelles relations entre les partenaires sociaux. C’est tout l’enjeu de la très importante négociation sur l’emploi entre les syndicats de salariés et le patronat qui doit s’achever bientôt. Si un tel accord, couvrant la lutte contre la précarité, les CDI, le temps partiel, l’anticipation des mutations techniques et économiques, la possibilité pour les entreprises de traverser les périodes difficiles sans licencier était signé, ce serait un grand pas en avant de fait vers un modèle de société social-démocrate à la française.
Notre histoire fait bien sûr que de telles propositions seront mal accueillies par une partie des syndicats et par le PC et considérées comme « social-traitres ». Laissons dire, ces partenaires n’ont pas de stratégie alternative à proposer et, après avoir soufflé le chaud maintenant, se rapprocheront de nous dès lors qu’il s’agira de préparer les municipales.
Alors traçons la route même si la période est difficile. L’espoir de réussir est là, voilà les meilleurs vœux que je puisse exprimer en ce début d’année 2013.