Je l’aime bien mon vieux Parti. Cela fait 45 ans que nous vivons ensemble si on compte les années PSU. Je connais ses qualités : c’est une machine électorale formidable ; ses défauts : il est frileux aux idées nouvelles et, surtout, c’est la pagaille.
Dans le temps, il y avait des débats contradictoires entre les courants qui avaient quelque fois de l’allure. Par exemple, la controverse entre les rocardiens et le Ceres sur les nationalisations. Aujourd’hui, il n’y a plus de courants : c’est mieux mais du coup tout le monde - parlementaires, ministres, secrétaires du PS - se croit obligé d’intervenir n’importe comment, juste pour faire parler de soi : sur le non cumul de mandats, sur la baisse des allocations familiales, sur les otages, sur l’interdiction de la prostitution, …
Les propos d’un Cherki (député socialiste) sur le Président de la République sont inacceptables. Les ministres doivent mieux préparer leurs projets de loi et négocier de manière ouverte avec les députés et sénateurs sinon la situation embarrassante qu’a connue Mme Bertinotti cette semaine au Sénat risque de se reproduire. Elle s’est fait battre sévèrement sur une histoire de versement des allocations familiales, y compris par le groupe socialiste et des présidents de conseil généraux socialistes présents. Ne pouvait-elle chercher un accord ou une sortie honorable ?
Le Premier ministre suit la seule politique possible avec constance et courage : il doit faire taire la cacophonie gouvernementale et parlementaire. En parallèle, le Premier secrétaire du Parti socialiste doit affirmer son autorité. Je crains que d’avoir 4 porte-paroles (même si 3 sont des sénateurs) soit une source d’embrouilles et de couacs.
Nous traversons une période difficile pour tout le monde, à commencer pour les chômeurs, les classes moyennes, le pays. Dans une telle occurrence, nous devons serrer les rangs derrière le Président et le gouvernement, défendre la politique mise en œuvre, accepter de nous faire eng… par un électorat déçu et mécontent. Mais encore faut il qu’on nous y aide.