Premières informations sur l’élection présidentielle au Mali qui s’est déroulée hier. La participation est élevée même dans les villes du Nord et de l’Est comme Tombouctou et Gao.
Peu d’incidents et de difficultés sauf pour les Maliens de France qui n’ont pu voter qu’en très petit nombre (cartes électorales non distribuées). Tout ceci est très encourageant et montre la maturité (que nous connaissions) politique du peuple malien. Ainsi les difficultés que l’on pouvait craindre : menaces des différentes factions terroristes liées de près ou de loin avec AQMI, la sensibilité spécifique des tribus touaregs, la situation particulière de la ville de Kidal, ont été surmontées.
Il semble que Ibrahim Boubacar Keïta (ce n’est pas le plus jeune des candidats) arrive en tête de ce premier tour, mais il est plus prudent d’attendre les résultats définitifs avant de crier victoire. C’est en tous cas un proche de la mouvance socialiste, premier ministre pendant 7 ans sous ATT, et un ami de la France. Certes d’autres pouvaient incarner le changement comme Dramane Dembélé (beaucoup plus jeune) mais la société malienne a sans doute voulu désigner un homme d’expérience capable de régler la question des militaires et du capitaine Sanogo qui, retranché dans sa caserne des parachutistes de Kati, continue de s’imaginer en « faiseur de roi ». Il est clair que face à un président élu au suffrage universel direct, il ne pourra que rentrer dans le rang.
Un bon exemple du colbertisme français. Le comité de suivi du CICE (crédit impôt compétitivité et emploi) se met en place. Le CICE est une des pièces maitresses de la politique économique du gouvernement et doit permettre un allègement des charges salariales de 20 milliards d’euros. Elle connait un début difficile partie par méconnaissance, par peur de mécanismes lourds et bureaucratiques, de détournement aussi par quelques grandes entreprises peu scrupuleuses. Ce comité présidé par Jean Pisani-Ferry, économiste reconnu, doit donc suivre la mise en œuvre du dispositif, régler les difficultés et servir de lieu de débat. Composé de 20 personnalités, il comprend 7 hauts fonctionnaires, 5 représentants des salariés, 4 économistes et... seulement 3 patrons qui sont pourtant les premiers, avec les salariés, intéressés. Voilà qui est tout à fait caractéristique de la prééminence de l’administration surtout en matière d’économie et de finances. Il eut été préférable, à mon sens, de faire confiance à 5 syndicalistes, 5 patrons, 5 représentants des territoires, 3 fonctionnaires et 2 économistes. Cela aurait permis « une remontée de terrain et d’expérience beaucoup plus riche. Mais Bercy aurait pu craindre d’être dépossédé de ses pleins pouvoirs (en la matière purement consultatifs)