C’est en substance ce que le Président a dit à la Nation en lui adressant ses vœux le 31 décembre. Et qui, plus que les Français vivant à l’étranger, peut et doit le ressentir ?
Car enfin ce déluge permanent de mauvaises nouvelles, de réactions négatives sur les plus petits riens, de doutes sur soi même, de comparaisons désavantageuses avec l’Allemagne et d’autres pays est une spécificité française. Beaucoup d’autres pays traversent des périodes économiquement et socialement difficiles mais sans pour autant se laisser aller au désespoir. Écoutant les medias et lisant la presse, un Huron aurait l’impression que c’est la fin de la maison France, que le pays va se défaire, qu’il sera bientôt racheté par quelque nation asiatique...
Il existe même toute une littérature qui explique comme une évidence que la France est dépassée par tous les pays dans les différents classements (World Economic Forum, classement de Shanghai, de Pise, ...), sans parler de la presse anglo-saxonne. Il y a une école économique (Nicolas Baverez, Philippe Jaffré) ou sociologique pour étayer ces sentiments, ces peurs qui reviennent toujours en période de crise : xénophobie, décadence de l’occident, de la chrétienté, naufrage de la société, de ses valeurs, ...
Aucun d’entre nous ne niera que nous traversons une phase difficile et douloureuse avec plus de 3 millions de chômeurs, une croissance poussive et des comptes publics déficitaires. Il est vrai que nous avons une société plus rigide qu’ailleurs, avec des syndicats qui ne négocient pas (ah, la Charte d’Amiens), que notre industrie traditionnelle perd de sa compétitivité.
Mais il est juste de reconnaitre que si les prélèvements sociaux sont élevés, c’est par ce que nous avons un niveau élevé de protection et que ceci a permis à la société de traverser la crise avec sans doute moins de « casse » que dans d’autres pays.
Les facteurs positifs en faveur de la France sont bien connus : démographie, formation, productivité par personne, infrastructures, création d’entreprises, recherche, ... Mais tous ces éléments ne deviendront des atouts que lorsque les Français retrouveront confiance en eux-mêmes. Je ne parle pas de la politique économique suivie (encore que...) mais de la volonté de vivre ensemble, d’aller de l’avant, de la confiance dans l’avenir. Et que ceci, il faut le rappeler en ces temps d’anti-européisme aigu, ne peut se faire que si la France s’inscrit dans l’action européenne, comme l’initiative importante annoncée avec l’Allemagne. Quelle peut être cette initiative : une gestion mutuelle des dettes publiques, une coordination de la fiscalité, une lutte commune contre l’évasion, ...
En tous cas, voilà ce que je comprends des vœux du Président.