Je m’explique clairement sur ce point : je vote le pacte de responsabilité, même si je suis ce soir-là à Munich pour la campagne des conseillers consulaires.
Pourquoi ? Non pas tant par adhésion aux propositions de politique économique du gouvernement mais parce que je considère que les parlementaires de la majorité ont la responsabilité de soutenir le gouvernement issu de leurs rangs. Ou bien, si leurs principes essentiels sont violés, ils doivent s’en aller, soit en quittant leur parti soit en démissionnant. Nous ne sommes pas dans un jeu : la finalité d’un parti, c’est de conquérir puis d’exercer le pouvoir. Mettre cela en cause, c’est abdiquer comme le font des organisations jacassantes telles Lutte ouvrière qui sont dans la dénonciation et l’impuissance permanentes. Ne pas soutenir le gouvernement, c’est prendre le risque d’une dissolution et de faire revenir la droite au pouvoir. Là nous sommes sûrs que ce sera pire et pour de nombreuses années : « désespérer Billancourt » disait on dans les années 30.
Est-ce pour autant qu’il ne faille rien dire ?
Sur le fond de la politique économique, je partage les options essentielles que sont la réduction des déficits publics de toutes sortes, la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises en leur permettant d’investir plus, donc d’avoir des marges plus grandes, davantage de flexibilité et de négociation sur le marché du travail, la simplification de notre structure territoriale. Mais je suis aussi de ceux qui pensent que le calendrier ne doit pas être nécessairement aussi rapide, que le pouvoir d’achat des bas salaires (1,5 à 2 fois le SMIC) doit être amélioré, de même pour les retraites, que la croissance doit remonter à 2 voir 2,5% grâce aux investissements publics et privés, que l’Europe doit nous aider à travers la BEI et la BCE. C’est en quoi il est si important de gagner les élections européennes, d’avoir une majorité socialiste au parlement européen et Martin Schultz comme président de la Commission européenne. Tout ceci doit être mis en avant et défendu devant le gouvernement mais rien ne justifierait de lui retirer notre confiance.
PS : je suis blessé à l’idée qu’Alsthom puisse être vendu en lots. La profitabilité du groupe n’est pas en cause et il est certain que l’acquéreur (GE, mais ce serait vrai de tout autre) va remettre en cause tôt ou tard les emplois. Un peu de politique industrielle, M.Montebourg, ce serait bien.