Monsieur Copé vient de déposer deux textes importants de loi à l’Assemblée nationale : le premier portant sur la bonne gouvernance comptable et financière des partis politiques et le second sur la transparence irréprochable des campagnes présidentielles.
Je dois dire que ce dépôt de propositions de loi m’a laissé perplexe. Chacun sait comment Monsieur Copé a géré les finances de l’UMP pendant sa présidence de 2010 à mardi dernier. À cette date il a été contraint de donner sa démission pour son implication dans le scandale Bygmalion qui a consisté pour l’UMP à payer des fausses factures ou des factures sur évaluées d’un montant de 20 millions d’euros pour alimenter soit la campagne de Nicolas Sarkozy ou une réserve pour la candidature putative de Jean-François Copé à la présidentielle. D’autres hypothèses peuvent également être formulées mais seule la justice établira les faits.
Monsieur Copé a également été président du groupe UMP à l’Assemblée nationale de 2007 à 2010, période pendant laquelle les dépenses de ce groupe ont « flambé » : ce n’est pas moi qui le dit mais son prédécesseur, Bernard Accoyer sans qu’on puisse établir à quoi était destiné l’argent. S’y ajoutent le « prêt » de 3 millions d’euros du groupe UMP de Christian Jacob à l’UMP sur les fonds parlementaires et, dans une plus modeste mesure, les sommes perçues directement par une trentaine de sénateurs de l’UMP et du centre également sur la dotation parlementaire de leur groupe.
Dans ces conditions comment imaginer ce que Monsieur Copé peut attendre du dépôt de ces deux propositions de loi ? Elles ne peuvent être perçues que comme un acte d’arrogance, d’insolence, de mépris de l’opinion publique qui a déjà une piètre opinion des hommes politiques. Est-ce une pauvre contre attaque alors même qu’il est mis à bas ? Un baroud, voire un bras d’honneur ? Elles ne peuvent aboutir ni l’une ni l’autre et n’avoir pour conséquence que des regards narquois et des sourires sarcastiques. C’est un cas intéressant de psychologie d’homme politique. Je l’écris avec modestie, car malheureusement la vertu comptable et financière n’est guère pratiquée dans notre monde quels que soient les bords concernés.