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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Dans ses vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi ce lundi 19 janvier, le président de la République a invité les partenaires sociaux à faire preuve de responsabilité afin d’être « à la hauteur de ce qui s’est produit dans le pays ». Cet appel n’a visiblement pas été entendu par les syndicats de patrons et de salariés qui ont une fois de plus fait la démonstration de leur immaturité dans les négociations en cours.

Routiers en grèveJe pense en premier lieu à l’échec annoncé des discussions sur la modernisation du dialogue social en entreprise qui doivent se conclurent ce jeudi. Cette réforme est indispensable tant la bureaucratisation du dialogue social a rendu ce dernier chaotique. Impossible de se retrouver dans la multitude de seuils sociaux (pas moins de 5 !) et la profusion d’organes de représentation des salariés (délégués du personnel, délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) qui est d’autant plus ridicule que ce sont généralement les mêmes personnes qui siègent dans chaque organe. La proposition du Medef de créer deux types de structures en fonction d’un seuil unique est intéressante. Dans les TPE de moins de 10 salariés, une commission paritaire régionale externe aurait une mission d’information et de soutien aux employeurs et salariés sur les questions sociales. Au-delà de ce seuil, les salariés seraient représentés au sein d’un Conseil d’entreprise interne. Les organisations syndicales réformistes sont prêtes à cette évolution vers plus de lisibilité à condition que les prérogatives du Conseil d’entreprise reprennent celles du CE et du CHSCT et que les délégués syndicaux conservent leur pouvoir en matière de négociation d’accords dans l’entreprise. Le Medef a tout intérêt à prendre en compte ces demandes s’il ne veut pas voir sa proposition enterrée. De même qu’il doit renoncer à l’idée de rendre triennales les négociations aujourd’hui annuelles. On n’attend pas 3 ans pour renégocier un salaire !

Autre exemple de la difficulté des partenaires sociaux à s’entendre : les organisations patronales ont refusé hier soir, malgré l’appel du président de la commission paritaire des transports, de reprendre les négociations avec les syndicats de routiers qui réclament une augmentation de salaire. Le temps où employés et employeurs de transport routier défilaient main dans la main contre l’écotaxe est révolu. Place à l’affrontement selon de bonnes vieilles méthodes : blocage des routes d’un côté et politique de la chaise vide de l’autre.

La loi Macron offre encore un autre sujet de discorde entre syndicats : doit-on pouvoir travailler – en étant payé plus – 6, 8 ou 12 dimanches par an ? Attention, ne riez pas : j’ai entendu qu’il s’agissait d’une « question de civilisation ». À quand le « choc de civilisation » entre l’employé de Bricorama qui veut travailler 12 dimanches par an et celui de Castorama préférant se contenter de 6 dimanches ?

Est-il encore possible de réformer ce pays sans tomber dans les schémas classiques d’opposition stérile entre anciens et modernes, entre « anarcho-crypto-gauchistes » et « super-ultra-néo-libéraux » ? Je rêve d’un pays où syndicats de patrons et de salariés trouvent ensemble des solutions aux défis économiques contemporains. Où les gros syndicats de patrons (Medef) n’écrasent pas les petits (UPA) qui ont aussi besoin de faire entendre leur voix. Où les syndicats de salariés ne se lancent pas dans un concours de revendications irréalistes à chaque fois qu’approche une élection syndicale. Où les grandes négociations nationales se déroulent dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental et non dans le bureau du patron des patrons.

Malheureusement, je suis toujours trop vite rattrapé par la réalité : j’apprends que la direction du magasin Aldi de Dammartin-en-Goële a demandé à ses employés contraints de quitter leur poste pendant la traque des frères Kouachi de rattraper le temps de travail perdu. Ce n’est même plus de l’ordre du conflit patron-salarié, c’est tout simplement un défaut d’humanité.