Triste coïncidence, deux jours après que la loi sur le renseignement a été définitivement adoptée, un homme isolé commet un acte barbare sur une zone industriel en Isère. Nous avons tous vu le déploiement du dispositif de sécurité, nous avons tous vu la réaction instantanée des pouvoirs publics.
Dans ce contexte, la question de l’apport de la loi sur le renseignement se pose d’autant plus.
On ne peut pas savoir si les dispositions de ce texte auraient permis d’éviter le drame que nous avons vu avec effroi, mais on peut faire ici la liste des moyens que le parlement a décidé de donner aux services de renseignement pour lutter contre les terroristes.
Même s’il est toujours difficile de repérer des individus au profil de « loup solitaire », les services de renseignements pourront mettre en œuvre sur les réseaux des opérateurs des traitements automatisés de données destinés à détecter une menace terroriste. En clair cela veut dire qu’en plus de la surveillance traditionnelle des sites web radicaux, il sera possible de récupérer via les opérateurs les coordonnées d’une personne fréquentant ces sites sensibles.
De la même façon, ce texte parle aussi clairement des moyens d’écoute, de suivi qui sont mis à disposition des agents.
Toujours dans le but de réussir à déceler un comportement à risque pour notre sécurité, les moyens et les procédures d’écoute, de suivi, de traçage de personnes suspectes ont été clarifiés.
Certains expriment cependant des craintes, redoutant une sorte de « patriot act » à la française. Il ne faut pas en avoir peur car une des avancées majeure de ce texte c’est précisément son existence même : pour la première fois en France l’activité de ces services de renseignement est organisée par la loi. Et ce qui va permettre une plus grande efficacité, plus de simplicité, plus de moyens pour les agents va aussi assurer plus de garanties pour chacun des citoyens. Avec notamment la création d’une commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), composée de magistrats et de parlementaires, elle pourra effectuer des contrôles à tout moment et aura accès aux données de façon directe, complète et permanente.
Le Conseil d’État pourra aussi être saisi par toute personne souhaitant vérifier qu’aucune technique de renseignement n’est irrégulièrement mise en œuvre à son égard, après un contrôle préalable par le CNCTR.
Mais la chose la plus importante c’est de montrer que nous ne nous laisserons pas intimider ou apeurer par les islamo-fascistes. Continuons à vivre et travailler librement !