Je vois coup sur coup le communiqué de Sergio Coronado, député des Français d’Amérique latine, qui propose la création d’un groupe parlementaire « rouge-rose-vert » à l’Assemblée nationale et la décision d’EELV du Nord Pas de Calais de faire une liste aux régionales sans le PS.
Pour le premier, cela veut dire : « rouge : le front de gauche, rose : les frondeurs du PS, verts : les EELV opposés au gouvernement ». Ce sont des chimères que les groupuscules agitent régulièrement et qui n’aboutissent à rien. Mais plus grave, cela traduit la mélenchonisation de l’écologie, ce qui est un drame, compte-tenu de l’importance des politiques à mener dans le domaine de l’énergie, du transport, des économies d’énergie,... Avoir comme ligne stratégique d’affaiblir le PS, c’est se tromper d’adversaire mais être prêt, comme dans le Nord Pas de Calais, à offrir la région au Front national et à Marine Le Pen. En effet, cette liste fera 20% au premier tour, le PS et les Républicains feront chacun 25% et le Front national 30%. Quelle stratégie de deuxième tour devrons nous avoir : nous maintenir et faire passer le FN, nous désister pour Les Républicains, fusionner avec la liste EELV-Parti de gauche, ce que notre électorat ne suivrait pas dans les deux cas ? Et que feront alors les apprentis-sorciers EELV-Parti de gauche ?
Il est exact que l’élection régionale ne se présente pas très bien pour le PS avec le risque de ne garder que 4 ou 5 régions sur les 21 alors même que nous avons gouverné ces régions pour la plupart, avec les Verts et les communistes et que le bilan est positif.
C’est pourquoi on ne peut que soutenir la démarche de Jean Christophe Cambadélis qui publie aujourd’hui une « lettre ouverte à la gauche et aux écologistes » dans laquelle il redit avec force la nécessité d’une démarche unitaire. Nous en sommes (presque) tous convaincus mais sans doute faut-il aller plus loin et envisager une ouverture à la fois à gauche et vers ceux qui au centre sont prêts à travailler avec nous.