Nous assistons à la dégringolade organisée, voulue, assumée d’Air France.
Le problème est bien connu : ses coûts d’exploitation sont de 25% supérieurs à ceux de ses concurrents européens directs comme British Airways, Iberia, ... Je ne cite même pas les compagnies du Golfe qui bénéficient de subventions scandaleuse ni des low-cost. Une des causes est que les pilotes qui ont vécu tant d’années comme une caste royale protégée volent moins d’heures que les pilotes des autres compagnies. Leur syndicat refuse de voler 100 heures de plus (de 685 à 785 heures soit 14% de plus) pour le même salaire.
Après une longue grève inutile et inefficace qui a remis Air France dans le rouge et endommagé durablement son image, après que les autres catégories de personnel navigant et au sol aient fait des efforts importants de productivité, les pilotes disent clairement qu’ils sont prêts à voir la compagnie supprimer des lignes, des avions et 3300 emplois plutôt que de participer à un effort commun. Voilà une différence avec le syndicalisme allemand qui comprend la nécessité de négocier des accords qui permettront de redresser l’entreprise et de sauver les emplois de tous, quitte à accepter une baisse de rémunération ou un partage de l’emploi. C’est quasiment un cas d’école et je ne peux qu’encourager la direction et le gouvernement (actionnaire minoritaire) à tenir bon devant cet entêtement corporatiste.
Peut-on encore espérer que le bon sens l’emporte avant la chute de l’entreprise ? Il ya sans doute bien d’autres sujets sur lesquels les employés et la direction peuvent négocier et trouver un accord.